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4 avril 2024 12 h 07 min

Présidente Parlement Sud-Africain Arrêtée pour Corruption

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L’ex-présidente du Parlement sud-africain, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, s’est rendue de son plein gré à la police et a été mise en état d’arrestation le jeudi 4 avril dans le contexte d’une enquête sur des allégations de corruption liées à son temps en tant que ministre de la Défense. Henry Mamothame, un porte-parole du bureau du procureur national d’Afrique du Sud, a confirmé son arrestation à l’Agence France-Presse (AFP) et a déclaré qu’elle comparaîtrait devant un tribunal à Pretoria dans la journée.

La juge Sulet Potterill a mentionné devant le tribunal de Pretoria que ce dernier ne pouvait pas déclarer une arrestation non encore survenue comme illégale. Elle a ajouté qu’en accédant à une telle demande, le tribunal ouvrirait la porte à tous les suspects pour contester les charges contre eux et éviter leur arrestation.

Mapisa-Nqakula, qui est membre du comité exécutif national (NEC) du Congrès national africain (ANC) et avait occupé le poste de présidente du Parlement depuis 2021, a annoncé sa démission la veille. Dans une lettre de démission rendue publique et examinée par l’AFP, elle a expliqué que compte tenu de la gravité des accusations portées contre elle, elle ne pouvait pas continuer à assumer son poste au Parlement. Elle a choisi de démissionner pour préserver l’intégrité de son institution et se concentrer sur les investigations en cours contre elle.

L’ancienne ministre de la défense, Mme Mapisa-Nqakula, 67 ans, est soupçonnée d’avoir reçu de gros paiements d’un entrepreneur militaire pendant son mandat de 2014 à 2021. Les médias locaux rapportent qu’elle aurait notamment reçu environ 2,3 millions de rands (soit environ 114 000 euros) en pots-de-vin.

Après une fouille de son domicile il y a deux semaines, Mme Mapisa-Nqakula a pris un « congé spécial ». Elle avait lancé un appel d’urgence pour essayer d’échapper à une arrestation qu’elle considérait comme « illégale » à la lumière des « faibles » preuves recueillies contre elle. Cependant, la cour a rejeté son appel mardi, ouvrant la voie à une éventuelle arrestation.

L’opposition a appelé à sa démission ou à son renvoi depuis que le scandale a éclaté en mars, soit deux mois avant des élections tendues pour l’ANC. Les Sud-Africains sont convoqués aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui choisira le prochain président. Selon les sondages, l’ANC pourrait perdre la majorité absolue pour la première fois.

Le 22 mars, le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), avait appelé à sa démission, affirmant que « son maintien compromet l’intégrité de l’institution législative ». Cette affaire survient à un moment délicat pour le parti historique, qui a perdu en popularité, notamment en raison des scandales de corruption et d’un climat socio-économique déprimant.

La démission a été accueillie positivement par les partis de l’opposition, y compris l’Alliance démocratique et les Economic Freedom Fighters (EFF, gauche radicale). Selon eux, cette démission représente une victoire pour l’imputabilité judiciaire et le Parlement, et par conséquent pour le peuple sud-africain. Comme l’a souligné l’Alliance, ceux qui sont censés diriger et représenter l’Afrique du Sud doivent être à la hauteur de leurs responsabilités. De plus, le Parlement a déclaré que la présidente serait remplacée par son adjoint, Lechesa Tsenoli.