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« Rintaro, maître animation japonaise: succès cinématographique »

Ma vie en 24 images par seconde est un livre singulier proposant une fusion intéressante, publié par Dargaud-Kana (256 pages, pour 27,90 euros). C’est un témoignage précieux de la part d’un vétéran et figure de proue de l’animation japonaise. D’Astro Boy (de 1963 à 1966) à Metropolis (2001), avec Albatross (de 1978 à 1979) et Harmagedon (1983) entre les deux, le réalisateur partage son histoire à travers un récit personnel, dévoilant comment Shigeyuki Hayashi, son nom réel, a évolué pour devenir Rintaro.

Le livre est également le fruit du dévouement d’un novice de 83 ans dans le monde de la bande dessinée. Au lieu de se plonger dans le cinéma onéreux, dans lequel il est devenu une figure emblématique, il s’est lancé dans une nouvelle aventure, seul, mais chaperonné par les éditions belges Dargaud-Kana, afin de documenter sa vie. Ce volume unique, qu’est sa tentative autobiographique, relat également l’histoire d’un Japonais né pendant la guerre en 1941. Il raconte l’histoire d’un enfant issu d’un milieu très modeste qui a observé son pays se relever et changer, à l’image du quartier central de Shinjuku à Tokyo, qu’il mentionne plusieurs fois comme un point de référence dans le temps et l’espace, avec son effervescence, ses lumières multicolores et sa faune bigarrée.

Rintaro, un jeune garçon généralement représenté avec la tête chauve et les yeux grands ouverts par curiosité et surprise, a été introduit au monde du cinéma à l’âge tendre de huit ans grâce à son père. Ce dernier, bien qu’il n’ait jamais réussi dans l’industrie cinématographique, chérissait passionnément le septième art. Son père l’a d’abord emmené voir « La Fleur de pierre », un film fantastique soviétique de 1946 réalisé par Alexandre Ptouchko et basé sur les contes de Pavel Bajov. Ensuite, il l’a initié aux merveilles du cinéma français et italien. « C’était un moment marquant pour moi. J’ai le sentiment que l’esprit du cinéma vit toujours en moi », a déclaré le réalisateur lors d’une interview approfondie avec Le Monde, tout en s’installant confortablement sur un canapé en velours doré dans un hôtel à Saint-Germain-des-Prés. C’est à Paris, la ville qu’il idolâtre tant et dont les réalisateurs français sont originaires, qu’il a séjourné à la fin de janvier, après le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, où il était l’un des invités. Ainsi se résume sa vie.

Aux côtés de Shoko Takahashi, des plus qu’un simple interprète, a accompagné son auteur pendant six années durant ce projet littéraire. Le but était de narrer l’histoire d’un petit garçon en quête de cinéma plutôt que celle d’un héros. Le travail dans un studio d’animation peut être physiquement et émotionnellement brutal en raison des conditions quasi stakhanovistes. « Je ne cherchais pas à critiquer ces conditions. C’était la norme dans tous les secteurs après la guerre », se justifie Rintaro. « On peut dire que c’était dur. En revanche, c’est cette expérience qui a permis d’ajouter un certain niveau de profondeur à nos œuvres. Nous étions passionnés, absorbés par notre travail, travaillant presque sans interruption. Et pourtant, nous en tirions un certain plaisir.  »
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