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« Celluloid Closet » : L’évolution LGBT à Hollywood

Le 13 octobre 1995, The New York Times a dédié une page à un festival new-yorkais, avec comme films phares, La Fleur de mon secret de Pedro Almodovar, et The Celluloid Closet. Pour la journée des fiertés de 2024, France 4 va rediffuser ce dernier film. Il offre une vue d’ensemble de la manière dont Hollywood a représenté les minorités sexuelles. L’épidémie de sida faisait à peine sentir ses effets, et les gays, lesbiennes, bisexuels et queers n’étaient présents que de manière sporadique dans les fictions.

En 2024, des couples de même sexe sont mis en avant dans des comédies romantiques et des séries pour adolescents sur les plateformes de streaming. Ce qui était autrefois interdit est maintenant contesté sur les réseaux sociaux par les censeurs du passé.

Ce niveau de liberté, que ce soit au cinéma ou à la maison, est le résultat d’un long cheminement, que Rob Epstein et Jeffrey Friedman documentent avec vivacité et intelligence.

Les insultes et les stéréotypes ont malheureusement joué un grand rôle. Depuis la fin du XIXe siècle, où deux hommes ont été filmés dansant collé-serré sur un violon inaudible pour la caméra de Thomas Edison, jusqu’à Philadelphia, le film de Jonathan Demme en 1993 qui plaide pour les victimes du sida, les minorités sexuelles ont réussi à s’imposer à l’écran malgré les obstacles. Epstein et Friedman consacrent des séquences fascinantes à l’image du « sissy », l’homme cultivé et raffiné.

Le documentaire The Celluloid Closet met également l’accent sur l’influence considérable du code Hays sur l’industrie cinématographique américaine entre 1930 et 1967, en présentant des extraits censurés tels que la scène de bain de Laurence Olivier et Tony Curtis dans Spartacus. L’auteur et scénariste Gore Vidal (1925-2012) nous explique comment il a réussi à transformer l’oeuvre vertueuse Ben-Hur (1880) de Lewis Wallace en un roman d’amour entre le protagoniste et Messala, avec l’aval du réalisateur William Wyler mais à l’insu de Charlton Heston.

Les séquences finales montrent le long chemin qui reste à parcourir. Tom Hanks justifie son rôle de tragique dans Philadelphia, pendant que Susan Sarandon se moque légèrement de l’approche voyeuriste de Tony Scott lors de l’élaboration de la scène d’amour entre son personnage et la vampire jouée par Catherine Deneuve dans Les Prédateurs (1983). Elle compare par la suite les conclusions de Thelma et Louise (1991) et de Butch Cassidy et le Kid (1969), se demandant « Et si ils s’étaient embrassés avant de mourir ? »

The Celluloid Closet, un film de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (États-Unis, 1995, 97 minutes), peut être regardé sur france.tv jusqu’au 27 août.

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