Catégories: Culture
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6 avril 2024 18 h 11 min

« Pause Séries: Adieu aux Adolescents Muscogee »

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/ »ÉDITORIAL
Silencieusement, à la manière d’un petite souris, Disney + a diffusé la troisième et ultime saison de Reservation Dogs. Après ces dix épisodes, il sera temps de dire au revoir de manière définitive à ce groupe de quatre adolescents que nous avons pu suivre durant leurs trois dernières années jusqu’à leur maturité. Le sentiment dû à cette séparation s’ajoutera à celui de la saison : un adieu à l’insouciance, à un ancien membre de la réserve, et pour certains, un adieu à la réserve elle-même.
Reservation Dogs démarrait comme une peinture de groupe, composée de deux filles, Elora (interprétée par Devery Jacobs) et Willie Jack (jouée par Paulina Alexis), et deux garçons, Bear (D’Pharaoh Woon-A-Tail) et Cheese (Lane Factor) qui vivent et passent leur temps ensemble sur la réserve Muscogee, en Oklahoma. Le décès de leur ami Daniel les a profondément affectés et désarçonnés. Le chagrin de ceux qui restent a trouvé son apogée au cours d’un voyage en Californie, qui a été le point central de la deuxième saison. Cette dernière saison sera celle de la reconstruction.
Bien que cela ne transparait pas à la lecture du résumé, Reservation Dogs est une comédie, l’une des plus drôles de ces dernières années. Le réalisateur d’origine séminole, Sterlin Harjo, qui a créé la série avec le soutien de Taika Waikiki (réalisateur de Thor : Ragnarok), un défenseur des populations indigènes à Hollywood, lui-même d’origine maorie, a su exploiter le quotidien des réserves pour créer une gamme de personnages inoubliables et des situations à la fois absurdes, burlesques et déchirantes.
Continuité des communautés »/

L’agent de la loi de la Réserve, l’officier Big (interprété par Zahn McClarnon), est connu pour sa générosité d’esprit, malgré ses capacités intellectuelles limitées. Lily Gladstone, dans le rôle d’une femme médecin traditionnelle, apporte une lumière particulière au bloc de la prison où le récit la situe. Elle aurait mérité l’Oscar pour « Killers of the Flower Moon ». Ces deux personnages ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.

L’équipe créative de Reservation Dogs, composée de Sterlin Harjo et d’une équipe de scénaristes et réalisateurs amérindiens, ne s’efforcent pas de présenter une précision sociologique ou anthropologique. Leur scénario ne s’attarde pas sur les difficultés de l’adolescence ni sur les problèmes qui accablent ces poches de pauvreté que sont les réserves. Les sujets tels que la méthamphétamine, les opiacés et les violences contre les femmes sont abordés de manière élégante.

L’intérêt des créateurs de Reservation Dogs est de souligner la résilience des communautés face aux massacres, aux déportations (comme le peuple Muscogee qui, tout comme les Osages et les Seminoles, vit aujourd’hui en Oklahoma alors qu’il vivait auparavant en Alabama), et aux stratégies de survie constamment réimaginées. Ce patrimoine culturel est présenté sans la moindre déférence.

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