Un nouveau chapitre de l’athlétisme français semble prêt à être écrit ce samedi 7 septembre au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Nantenin Keïta, une athlète de 39 ans spécialisée dans le 400 m et participant à ses cinquièmes Jeux Paralympiques, s’apprête à tenter de grimper une dernière fois sur le podium de la catégorie T13, dédiée aux sportifs malvoyants.
La vie de Nantenin, affectueusement surnommée « Nanto », a toujours été marquée par l’albinisme, un trouble génétique qui affecte la coloration de sa peau et affecte sa vision. Malgré cela, elle a représenté la France avec distinction pendant vingt ans et est ardemment respectée comme l’une des plus grandes athlètes françaises de tous les temps, grâce à ses quatre médailles paralympiques, y compris l’or décroché aux Jeux de Rio en 2016.
Alors qu’à son âge, la plupart des sprinters ont déjà cessé de concourir, cette Franco-Malienne, qui avait annoncé sa retraite après des résultats décevants à Tokyo en 2021, a changé d’avis « pour partager l’événement avec sa famille, ses amis et l’équipe française d’athlétisme ». Elle a depuis été honorée à maintes reprises.
En 2023, elle est devenue co-capitaine de l’équipe française d’athlétisme paralympique, aux côtés du sprinter Trésor Makunda. En juillet, ses collègues athlètes l’ont élue porte-drapeau de la délégation paralympique française. Avant cela, elle avait été choisie pour être la première à porter la torche olympique en France le 8 mai.
Elle revendique fièrement son « rôle de grande sœur ».
Dimitri Demonière, le coach sportif de Nantenin Keïta, reconnaît que Nantenin est une figure admirée par tous. Ses mots sont toujours pertinents et ses actes font toute la différence. Nantenin est une source d’inspiration pour la jeunesse, particulièrement grâce à son parcours impressionnant à un niveau très élevé. Assia El Hannouni, qui a remporté huit médailles d’or paralympiques en sprint, la considère comme une grande sœur. Nantenin est une personnalité radieuse et toujours prête à aider, elle réunit les gens, exprime ses opinions clairement et franchement.
En 2002, Nantenin a participé à sa première compétition internationale aux championnats du monde d’athlétisme handisport à Villeneuve-d’Ascq. À cette époque, il y avait très peu de femmes dans le para-athlétisme, Nantenin a été l’une des pionnières, rappelle Patrice Gergès, l’ancien directeur technique national de la Fédération française d’athlétisme. C’est lui qui l’a repérée lorsqu’elle avait 16 ans et lui a offert sa première paire de pointes.
Vingt-deux ans plus tard, après une pause de deux ans, son retour à la compétition est un challenge pour Nantenin, dont la carrière a été parsemée de blessures. « Mon corps est fatigué, mais j’ai appris à faire avec », confiait-elle au Monde lors d’une séance d’entraînement à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), à Paris, endroit qu’elle a découvert lorsqu’elle avait 17 ans.
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