Sofiane Oumiha risque de passer encore quelques nuits sans sommeil, ressassant les détails de ses affrontements olympiques. Il se pose sans doute des questions sur le premier round défensif de trois minutes pendant lequel il était encouragé par les encouragements de 15 000 spectateurs réunis au court Philippe-Chatrier de Roland-Garros, la scène choisie pour les finales de boxe des Jeux de Paris. Dans le round suivant, qui tourne en sa faveur, il envisage une victoire dans la finale des moins de 63,5 kg face au Cubain Erislandy Alvarez. Il passera un certain temps à analyser la dernière section du match, un combat intense où les deux belligérants cherchent désespérément des points, leurs corps se courbant sous la fatigue. Le Caribéen de 24 ans finit par ralentir, mais la décision finale des juges est favorable au boxeur cubain (3-2), privant le Français de la médaille d’or qu’il souhaitait gagner ce mercredi 7 août, sur le ring de la porte d’Auteuil.
La médaille d’argent qu’il porte à son cou lorsqu’il répond aux questions des journalistes est à la fois un rappel de son défi et une reconnaissance de son parcours remarquable dans la boxe amateur. À 29 ans, avec une douzaine d’années d’expérience dans l’équipe de France senior, « se baladant çà et là dans le monde », comme il le dit lui-même, lors de stages de préparation et de compétitions internationales, le Toulousain est maintenant double vice-champion olympique (à Rio et Paris) en plus d’être triple champion du monde des poids légers. Il se pourrait qu’il glisse cette médaille sous son oreiller, dans un espoir futile qu’elle se transforme en or d’ici le matin.
Selon le coach Malik Bouziane, le responsable de la division masculine de l’équipe française, l’athlète a parcouru un long chemin depuis qu’il a perdu aux Jeux Olympiques de Rio il y a huit ans. Il a ajouté que la médaille d’argent était un accomplissement impressionnant pour le boxeur, malgré son jeune âge, et a exprimé son espoir pour la continuation de sa carrière professionnelle.
Sofiane Oumiha, le boxeur lui-même, a admis qu’il était difficile d’accepter le résultat. Il aspirait à une médaille d’or, pas d’argent. Il a également évoqué les nombreuses privations qu’il a dû subir pour atteindre cette finale, y compris le manque d’opportunités pour passer du temps avec sa famille. Il a dit, « j’ai tellement donné à la boxe ». Oumiha ne pouvait même pas être présent à la naissance de son premier enfant.
Il a ajouté qu’il s’attendait à ce que ses sacrifices soient récompensés, mais cela ne s’est pas produit. Au moment de la compétition, il avait le soutien de son épouse, de son frère, de son cousin et de son père. Son père était venu spécialement de Toulouse, laissant à sa femme la responsabilité de s’occuper des deux jeunes enfants du boxeur, Kamil et Leya. À ce moment-là, la plupart de l’article restait à lire aux abonnés.
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