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Manifestations calmes en Nouvelle-Calédonie

Des groupes de militants indépendantistes ont courageusement outrepassé l’interdiction de manifester imposée par le haut-commissariat. Tenant des drapeaux, ils se sont rassemblés le 24 septembre, jour de fête officielle de la citoyenneté en Nouvelle-Calédonie, qu’ils considèrent comme un « jour de deuil pour le peuple kanak ». Malgré la présence de 6000 gendarmes, policiers et militaires mis en place pour contrôler tout excès pendant cette journée sensible, les manifestants ont été autorisés à protester. À Saint-Louis, bastion indépendantiste où deux personnes ont été tuées le 19 septembre lors d’une intervention des forces de l’ordre, la manifestation s’est déroulée pacifiquement, tout comme dans la plupart du territoire. Ephraïm Chamoinri, un enseignant originaire des îles Bélep dans le nord de l’archipel, a dénoncé les inégalités persistantes, qu’il attribue aux effets durables de la colonisation. « Le chômage, l’échec scolaire, et même la population carcérale sont majoritairement kanak et océanienne. Cela montre que certaines choses ne sont pas faites, ou mal faites. Nous le percevons comme une forme de racisme », a-t-il déclaré.

Dans les mots d’Ysmaël Pidjot, un drapeau indépendantiste sur ses épaules, « On nous criminalise, on nous qualifie de terroristes. On nous empêche de célébrer le 24 septembre, journée qui coïncide aussi avec le 40e anniversaire du FLNKS [Front de libération kanak et socialiste]. Pourquoi le 14 juillet a-t-il été célébré alors que nous traversions des moments bien plus difficiles? », se demande l’activiste. Il voit comme une « provocation » les rassemblements prévus par les loyalistes le même jour. « Si en plus, cela se fait au son de La Marseillaise, c’est une insulte. »

« A midi précise, sur les ondes de la Radio Rythme Bleu, les citoyens de Nouvelle-Calédonie étaient invités à chanter l’hymne national en honneur de « l’annexion de la Nouvelle-Calédonie à la France » en 1853. Ce terme est préféré par les non-indépendantistes car il ne fait aucune référence à la colonisation, contrairement au terme officiel, « prise de possession ». Derrière le micro, Willy Gatuhau, ancien maire de Païta condamné pour achat de voix, a refait surface en tant que chef des collectifs de résistance citoyenne, qui sont des organisations de quartiers non-indépendantistes, créées en réponse aux émeutes pour se protéger contre d’éventuelles attaques. Leurs barricades étaient ornées de bleu, blanc et rouge, tout comme les rues voisines.

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