Les jours à venir sont cruciaux pour l’avenir du pacte écologique européen, dont l’objectif est d’amener les 27 pays membres vers la neutralité en carbone d’ici 2050. Ursula von der Leyen, sous pression pour modifier deux lois emblématiques adoptées en 2023 – l’une visant à lutter contre la déforestation, l’autre à interdire la commercialisation de voitures à combustion interne après 2035 – doit faire face à un dilemme. Sa réponse aura un impact déterminant.
Pascal Canfin, député européen macroniste, met en garde contre le possible démantèlement d’autres lois si des modifications étaient apportées. « Demain, ce serait la taxe carbone à la frontière, le lendemain, l’expansion du marché du carbone dans la construction et les transports… Les différents éléments du Green Deal chuteront les uns après les autres », avertit l’élu.
Depuis plus d’un an, le pacte écologique est assiégé. À l’approche des élections européennes de juin, les tensions au sein du Parlement européen se sont intensifiées, comme en témoigne la bataille épique qui a précédé l’adoption de la loi sur la réhabilitation de la nature. Face à la pression de la droite et de l’extrême droite, la Commission a abandonné plusieurs de ses projets, dont celui visant à réduire l’usage des pesticides. Face à l’indignation des agriculteurs début 2024, elle a également assoupli les exigences environnementales de la politique agricole commune.
Aucune des mesures adoptées dans le cadre du pacte vert n’a encore été mise en œuvre, comme le souligne Marie Toussaint, la députée européenne écologiste, en insistant sur la nécessité de maintenir les efforts déjà accomplis. Suite à l’élection de juin qui a permis aux démocrates chrétiens du Parti populaire européen (PPE) de renforcer leur présence au Parlement de Strasbourg, un mouvement de recul des Verts et une progression des partis populistes et nationalistes ont été observés. Ces derniers semblent désireux de mettre un terme à des objectifs communautaires en termes de lutte contre le réchauffement climatique et de protection environnementale.
Ils réclament le report de la réglementation anti-déforestation, qui empêcherait les 27 États membres, à partir du 31 décembre, d’importer ou d’exporter des produits tels que le cacao, le café ou le bœuf provenant de zones déboisées. L’accent est mis sur le rôle du PPE dans cette demande. Forts de leur place dominante au Parlement européen, au Conseil et à la Commission, les partis de la droite européenne ont l’intention de ne pas se contenter des succès obtenus contre le pacte vert avant l’été.
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