Comme attendu, la réélection du président algérien sortant, Abdelmadjid Tebboune, a eu lieu dimanche 8 septembre pour un autre mandat. D’après l’autorité électorale, M. Tebboune a obtenu 94,65 % des votes exprimés. Sur 5,630 millions de « votes enregistrés », 5,320 millions ont été en faveur d’Abdelmadjid Tebboune, le candidat indépendant, représentant 94,65 % des votes, a annoncé le président de l’autorité électorale, Mohamed Charfi.
Ce dernier, cependant, n’a pas donné de nouvelles statistiques sur la participation, après avoir annoncé un « taux moyen de participation de 48 % » lors de la fermeture des bureaux de vote samedi à 20 heures (heure parisienne). Il a ajouté que « l’élection était largement transparente » et a « montré la maturité électorale du peuple », selon les paroles du président de l’autorité électorale.
Néanmoins, quelques heures avant cette déclaration, Abdelaali Hassani, un concurrent modéré islamiste à M. Tebboune, avait signalé « des irrégularités » pendant l’élection. D’après son équipe de campagne, il semblait qu’il y avait eu « des intimidations envers certains responsables des bureaux de vote afin d’augmenter les résultat », en particulier le taux de participation. Cette même équipe a trouvé « bizarre » l’expression » taux moyen de participation » utilisée par l’autorité électorale, qui était la moyenne de la participation dans les différentes régions. Normalement, le taux de participation est le nombre d’électeurs divisé par le nombre d’inscrits (24,5 millions au total).
Quatre partis politiques étaient acquis à M. Tebboune.
M. Tebboune, âgé de 78 ans, a été réélu, une victoire soutenue par quatre importantes formations politiques, dont le Front de libération nationale (anciennement parti unique) et le mouvement islamiste El Bina. Selon l’expert en sciences politiques Mohamed Hennad, qui a exprimé son opinion sur Facebook, la victoire était inévitable compte tenu de la « qualité », du « nombre inhabituellement limité » de concurrents et des « conditions » de la campagne électorale, qui selon lui n’était qu’un spectacle.
Face à M. Tebboune se sont présentés deux candidats peu connus : Abdelaali Hassani, un ingénieur de travaux publics de 57 ans à la tête du Mouvement de la société pour la paix, le principal parti islamiste, et Youcef Aouchiche, 41 ans, ancien journaliste et sénateur, leader du Front des forces socialistes, le plus ancien parti d’opposition, enraciné en Kabylie.
Lors de son premier mandat, M. Tebboune a gagné l’élection de décembre 2019 avec 58% des voix mais avec une participation inférieure à 40%. Le vote a eu lieu pendant le Hirak, un mouvement pro-démocratique appelant à un changement du système en place depuis l’indépendance de la France en 1962, et de nombreux partis ont fait appel au boycott.
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