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« Découverte du parc Versailles avec Quenet »

Traversez simplement la grille de la Reine, située au nord du palais de Versailles, pour vous faire plaisir avec une escapade à la campagne. Le champ de la Fontaine aux crapauds, une vaste surface à plat jaunie sous le ciel estival de juillet, diffuse un agréable parfum de foin frais. « En temps normal, il y a même des moutons dans ce coin. Ils ont probablement été ramenés pour l’été », observe Grégory Quenet, historien de l’environnement à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et auteur de ‘Versailles, une histoire naturelle’ (publié par La Découverte, 2015).

Seuls quelques centaines de mètres séparent les premières parcelles du parc bucolique, dont l’entrée est libre, des ornements dorés du palais commandé par Louis XIV, l’un des sites les plus visités au monde avec près de sept millions de touristes chaque année. Pourtant, ici, dans les allées ombragées par les tilleuls argentés du parc de la Reine, qui bruissent sous l’effet du vent matinal, les personnes sont clairsemées. Quelques parents tirant poussettes et tricycles, deux cavalières dont les chevaux paissent et une poignée de visiteurs qui peinent à déplacer leur voiturette électrique en panne sur l’allée Saint-Antoine.
« Ceci est le parc des habitants de Versailles, pas celui des touristes », déclare Grégory Quenet, vêtu d’un short et de baskets, qui a choisi de le parcourir à vélo, un « compromis » entre la marche et l’équitation, autrefois le moyen de transport privilégié à la Cour. Car les limites du domaine étaient autrefois vastes et nécessitaient de longues promenades pour être atteintes ! Maintenant, seul le Petit Parc reste, couvrant 450 hectares, bordé à l’ouest par la route départementale reliant Saint-Cyr-l’Ecole à Bailly.

Reprenons le parcours du XVIIe siècle, où le château était constamment peuplé. Pensez au Grand Parc qui couvrait une superficie de 11 000 hectares, surpassant l’espace de l’actuel Paris intra-muros. Il était bordé d’un mur qui s’étendait sur 40 kilomètres, englobant huit villages et une multitude de paysans au sein de son enceinte. « La nature est omniprésente dans ce tableau », souligne l’historien. Principalement des champs et des bois, suivis de pâturages et de quelques forêts parsemées d’animaux, à la fois domestiques et sauvages.
Une vie vibrante et criarde.
Alors que Versailles éblouit le monde entier avec la symbolique de l’ordre de la nature, notamment exprimée à travers ses jardins emblématiques, il est difficile d’imaginer la vie clamante et criarde de ce domaine. « Le visiter, c’est prendre un détour. Le château se transforme en un simple détail, et cela modifie la perspective : la séparation entre la nature et la culture est absurde! », s’exclame Grégory Quenet.
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