La propagation continue de la maladie du mpox (anciennement appelée la variole du singe) qui a touché la République démocratique du Congo (RDC) depuis deux ans est alarmante aux yeux des instances internationales. Les pays voisins de la RDC qui jusqu’alors n’avaient pas été touchés par la maladie ont récemment repéré une nouvelle variante du virus (connu sous le nom de « clade »), jugée plus mortelle.
Devant cette situation, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 7 août dernier, a pris l’initiative d’appeler un comité d’urgence pour évaluer si l’événement constitue une urgence de santé publique de portée internationale, soit le niveau d’urgence sanitaire le plus élevé. L’ultime décision de proclamer l’urgence sanitaire repose sur Tedros Adhanom Ghebreyesus, basée sur les recommandations d’un comité d’experts qui se réunira « dès que possible ».
Dans le but de « réduire le risque de propagation », l’OMS vise à stimuler l’engagement national et mondial contre la propagation de l’épidémie. Comme le souligne Antoine Gessain, chef de l’unité d’épidémiologie et de physiopathologie des virus oncogènes à l’Institut Pasteur, une urgence sanitaire internationale permettrait d’allouer davantage de ressources humaines, financières et logistiques, en particulier pour protéger les populations vulnérables.
Selon le texte original, l’ONU pourrait utiliser une certaine décision pour mieux allouer ses ressources à la lutte contre le mpox, étant donné que son budget, déterminé annuellement par les États membres, est limité. Cette décision serait également le seul outil dont dispose l’organisation pour motiver tous les pays à agir. Maria Van Kerkhove, en charge de la préparation aux épidémies et pandémies à l’OMS, a souligné l’urgence d’agir maintenant, rappelant que les pathogènes n’ont pas de frontières.
L’Africa CDC, l’agence de santé de l’Union africaine, a indiqué qu’elle pourrait bientôt déclarer une « urgence de santé publique ». Cela lui donnerait accès à des fonds supplémentaires et permettrait une réponse conjointe de tous les pays du continent, une première depuis sa création en 2023.
La République Démocratique du Congo fait face à des épidémies de mpox depuis les années 1970. Cette maladie, se manifestant par la fièvre, les ganglions et les éruptions cutanées, peut être mortelle, en particulier chez les populations les plus vulnérables, comme les enfants malnutris ou les personnes ayant une immunité réduite. Il s’agit du clade 1 du virus, plus meurtrier que le clade 2 qui prédomine chez ses voisins, comme le Nigeria. Le clade 1 aurait un taux de létalité de 3%, alors que celui du clade 2 serait de 0,2%. On note que 85% des décès liés à cette maladie sont des enfants de moins de 15 ans, souvent à cause de bactéries opportunistes, et non de la maladie elle-même. Cependant, ils représentent seulement 68% des cas de mpox.
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