Plusieurs centaines de soldats ukrainiens, avec environ une dizaine de tanks et vingt véhicules d’assaut blindés, ont initié une attaque, le mardi 6 août, sur la région russe frontalière de l’Ukraine, créant une atmosphère de peur et de chaos dans la région de Koursk. L’état d’urgence a été déclaré le mercredi suivant.
Des régions spécifiques, en particulier la petite cité de Soudja, ont subi les bombardements de drones et de missile, ce qui a entraîné au moins cinq morts et plus de trente blessés, selon les rapports officiels. Cette invasion, soutenue par environ deux mille hommes sur le côté ukrainien de la frontière, est la plus massive réalisée en Russie depuis le commencement du conflit.
Durant la nuit entre mardi et mercredi, des conflits intenses ont éclaté à Goncharivka et à Olechnia, également proches de Koursk, comme l’a rapporté la chaîne Telegram Rybar, liée au ministère russe de la défense. Des soldats russes ont été pris au piège à Olechnia. Plusieurs d’entre eux ont été capturés, y compris des conscrits chargés de surveiller la zone frontalière, selon des vidéos ukrainiennes diffusées sur les plateformes sociales.
Station de gaz
L’attaque a continué le mercredi, avec des blogueurs militaires russes faisant état d’une progression des forces ukrainiennes d’environ quinze kilomètres et de la capture de plusieurs villages, une vingtaine selon eux. Nikolayevo-Daryino, Daryino, Sverdlikovo, Oboukhovka, Pokrovskoïe, Tolsty Loug, Lioubimovka, Gornal, Guevo et Kourilovka seraient maintenant sous contrôle ukrainien, tout comme la station de gaz de Soudja.
La capture de cette station, si elle s’avère réelle, représente un dilemme significatif pour Moscou car elle joue un rôle essentiel dans l’acheminement du gaz. La Slovaquie, la Hongrie et l’Autriche reçoivent toutes leur gaz de Russie via le gazoduc Droujba qui traverse la station de Soudja en Ukraine. Bien que la confirmation reste difficile, les médias sociaux russes ont propagé cette information de façon considérable, stimulant une expression d’inquiétude importante sur le marché européen du gaz qui a enregistré une augmentation de 4,8 % mercredi, son plus haut niveau depuis décembre, selon Bloomberg.
De son côté, Moscou, situé à 500 km de là, a jugé l’agression comme étant alarmante. Vladimir Poutine a dû tenir une séance de son conseil de sécurité au milieu de la journée, mercredi. Il a qualifié l’attaque ukrainienne d’être une « provocation à grande échelle » et s’est exprimé contre les « attentats indiscriminés contre des cibles non militaires ». Il a ensuite demandé à son premier vice-premier ministre, Denis Mantourov, de prendre en charge « immédiatement » l’aide aux habitants des zones affectées.
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