Consultez ici tous les chapitres de la série intitulée « La quête artistique pour la transcendance. L’exploration complète de l’association entre le vodoun et l’art nécessiterait de nombreux chapitres et différents emplacements. Les surréalistes ont étudié le vodoun de très près. Des générations d’artistes haïtiens ont également trouvé leur inspiration dans le vodoun. Ce texte se concentrera principalement sur les œuvres artistiques contemporaines qui impliquent une référence constante au vodoun.
Commençons par définir le vodoun. Selon Arnaud Codjo Zohou, auteur du livre « Une histoire du vodoun » publié par les éditions Présence africaine en 2021, le vodoun est « une religion simple, une spiritualité, une philosophie, une culture, un mode de vie. » En d’autres termes, tout ce qui assiste l’individu à surmonter les défis de la vie, à se connecter avec la communauté et à ritualiser son interaction avec son environnement naturel et culturel.
Il n’est pas surprenant que l’artiste béninois Romuald Hazoumé, né en 1962, utilise des mots similaires pour décrire le vodoun: « Le vodoun génère l’harmonie et favorise un équilibre de vie entre les ancêtres, la nature et les humains. » De même, Emo de Medeiros, un artiste Franco-Béninois né en 1979, reprend les mots de Zohou. Medeiros rajoute que pour répondre adéquatement à ces questions, le vodoun doit constamment se réajuster en fonction des circonstances géographiques et temporelles qu’il affronte. Il se réfère ici à l’esclavage et à la traite négrière.
Un dôme composé de bidons.
L’origine du vodoun se situe sur le continent africain, plus précisément entre le Togo et le Nigeria, avec le Bénin comme centre géographique. Les régions côtières d’où provient le vodoun ont été les premières touchées par l’esclavage, dû à leur proximité avec la mer. Les hommes et femmes praticiens du vodoun ont été emmenés de force de l’autre côté de l’Atlantique, où cette religion s’est fusionnée avec les croyances locales amérindiennes et le christianisme des colonisateurs pour donner naissance à des formes de cultes comme le candomblé au Brésil, la santeria à Cuba et le vodou à Haïti.
L’intérêt contemporain pour le vodoun est illustré par l’artiste Hazoumé qui a présenté son œuvre, intitulée Ase, lors de la Biennale de Venise en la maison du Bénin. Cette démonstration artistique met en avant un grand dôme constitué de bidons qui étaient utilisés pour transporter l’essence du Nigeria. Hazoumé explique l’importance de comprendre la spiritualité vodoun pour mieux apprécier son erreur. L’intérieur du dôme requiert deux rituels : un salut en s’inclinant pour rendre hommage aux morts enfouis dans le sol, et un autre en levant les yeux vers les esprits symbolisés par les étoiles. La spécificité des masques et leurs couleurs, comme le rouge et le blanc, sont également significatives, symbolisant la protection de la famille de l’artiste. Cependant, Hazoumé soulève la question de la nécessité de comprendre tous ces éléments pour apprécier son art, suggérant que même sans cette connaissance, l’œuvre peut toujours être admirée pour sa beauté intrinsèque.
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