
À première vue, l’Angleterre et la France semblent prendre des directions divergentes. Après les élections parlementaires du 4 juillet, le Royaume-Uni a retrouvé une stabilité politique grâce à une victoire majeure du parti de gauche, mettant fin à une période tumultueuse de huit ans depuis le vote du Brexit. Pendant ce temps, en France, un parti populiste et xénophobe émerge et perturbe le paysage politique.
Suite à une période de 14 ans de direction conservatrice sous cinq premiers ministres, Keir Starmer et le parti travailliste ont remporté une victoire mémorable, similaire à celle de Tony Blair en 1997, en obtenant 412 sièges. Ils ont non seulement récupéré leurs anciens fiefs du Nord, qui étaient passés aux conservateurs en 2019, mais ils ont également conquis des circonscriptions dans l’ensemble du Royaume-Uni, y compris en Écosse, où le parti indépendantiste au pouvoir a subi une lourde défaite, passant de 40 sièges environ à seulement 9.
Quant aux conservateurs, leur échec était anticipé par les sondages, mais n’en reste pas moins remarquable, avec moins de 120 députés et des défaites significatives, notamment pour Liz Truss. Le processus politique a fonctionné sans encombre, le Premier ministre démissionnaire ayant immédiatement remis sa démission au roi, qui a ensuite nommé Keir Starmer. La formation principale du gouvernement était achevée avant la fin de la journée du 5 juillet.
La victoire du Parti travailliste a été en partie favorisée par la gestion catastrophique du gouvernement précédent, caractérisée par une politique d’austérité sévère jusqu’en 2016 qui a gravement affecté les services publics, une augmentation significative de la pauvreté extrême, des régions complètement négligées, une crise du logement, la stagnation des salaires et la réduction des investissements, sans oublier les conséquences du Brexit.
Suite à la lourde défaite de 2019, Starmer a réussi à recentrer le Parti travailliste, profitant du vide créé par la dérive à droite du Parti conservateur, hanté par la menace représentée par le parti de Nigel Farage sous ses différentes formes (UKIP, Brexit Party, Reform UK actuellement). Le leader du parti et ses proches ont progressivement écarté tous les partisans de l’extrême gauche que représentait Jeremy Corbyn, à la tête des travaillistes de 2015 à 2020.
Ceux qui avaient tenu des propos ou posté des messages antisémites ont été systématiquement exclu, attirant ainsi des électeurs du centre et des conservateurs modérés. Sur le plan programmatique, le Parti travailliste a agi avec une grande prudence, évitant de promettre des dépenses non budgétisées et s’engageant à ne pas augmenter l’impôt sur le revenu ou les société, laissant ainsi la voie libre à d’autres éventuelles augmentations, qui semblent incontournables pour financer les nécessaires investissements dans les services publics et les dépenses sociales en général.
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