Après six mois de négociations ardues, Geert Wilders et son parti d’extrême droite ont réussi à mettre fin au règne de Mark Rutte, le Premier ministre libéral qui dirigeait les Pays-Bas depuis 2010. Wilders, un leader populiste et anti-immigration, a qualifié le 15 mai d' »historique », annonçant l’accession de son Parti pour la Liberté (PVV) au pouvoir.
Le PVV, qui a remporté les élections de novembre 2023, a réussi à conclure un accord de principe avec les libéraux du Parti Populaire pour la Liberté et la Démocratie (VVD), le Mouvement Agricole-Citoyen (BBB) et le Nouveau Contrat Social (NSC), un parti de centre-droit. Les négociations finales ont pris fin juste avant la limite fixée par Elbert Dijkgraaf et Richard van Zwol, qui avaient prévu de délivrer leurs conclusions aux députés de la Seconde Chambre ce même soir.
Pour l’instant, le programme du nouveau gouvernement est synthétisé dans un document de 25 pages qui doit recevoir l’approbation des députés des quatre partis. Certaines résistances subsistent au sein des partis libéraux et du NSC, notamment en raison de l’aversion pour une collaboration avec l’extrême droite. Cependant, il est difficile de nier les résultats des élections qui ont marqué une nette victoire pour le PVV, détenant 37 sièges sur les 150 de la Seconde Chambre. De son côté, le parti agraire BBB, qui tend à s’aligner sur l’extrême droite, a également remporté 7 sièges.
Dans le cadre de la réalisation de ce qu’il a qualifié de « rêve » d’accéder au pouvoir, M. Wilders a eu la tâche de persuader les libéraux du VVD ainsi que M. Omtzigt de s’engager avec lui dans une entreprise extrêmement incertaine. Dilan Yesilgöz-Zegerius, la ministre sortante de la justice qui a pris la relève de M. Rutte en tant que chef du parti libéral, avait, pendant sa campagne, laissé la possibilité d’une telle coopération. Cependant, elle devait harmoniser les points de vue de son parti sur des questions telles que l’austérité budgétaire, l’accueil des demandeurs d’asile ou le futur de l’agriculture avec les attentes de ses associés, qui prônent un agenda social audacieux, préconisent un renforcement des frontières et remettent en question les buts environnementaux fixés par M. Rutte.
Le déroulé des négociations était nettement atypique.
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