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« Système semi-démocratique koweïtien questionné par Mechaal »

La situation politique au Koweït est en train de changer. L’émirat de 4,2 millions de personnes, reconnu pour son pluralisme unique parmi les monarchies pétrolières du Golfe, est confronté à un changement majeur. Leur souverain, le Cheikh Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a décidé de suspendre le Parlement et de modifier la Constitution pour le « salut national », créant un sentiment de surprise et de consternation. Les habitants sont tiraillés entre l’espoir de réformes politiques qui pourraient mettre fin à l’immobilisme institutionnel qui paralyse le pays depuis des années, et la crainte de perdre leur exceptionnalité, ce qui pourrait ouvrir la voie à un glissement autoritaire.

Le leader âgé de 83 ans a fait une annonce le vendredi 10 mai dernier, déclarant que le Parlement serait dissous et certains articles de la Constitution concernant la politique seraient suspendus pour une durée de quatre ans maximum. Pendant cette période, l’émir et son conseil de ministres prendront le contrôle des responsabilités de l’Assemblée nationale, en commençant une révision de la Constitution, qui n’a pas été amendée depuis 1961.

L’émir a exprimé son engagement envers le peuple du Koweït, affirmant qu’il ne permettrait pas que la démocratie soit mal utilisée au point de détruire l’État. Il a attribué la situation à l’intrigue politique entre le Parlement et le gouvernement, qui a rendu l’émirat ingouvernable. Selon l’émir, cette impasse politique a encouragé la corruption à tous les niveaux de l’État et placé le pays dans une situation turbulente, l’empêchant de réformer son modèle coûteux d’État-providence et de surmonter sa dépendance à l’égard du pétrole.

La décision annoncée était prévue, n’étant pas une surprise pour beaucoup. En effet, en juin 2022, le cheikh Mechaal, alors encore prince héritier avant d’assumer le rôle de chef de l’État suite au décès du cheikh Nawaf en décembre 2023, avait mis en garde ses concitoyens Koweïtiens contre le danger de passer à côté de l’occasion de rectifier la direction de la participation nationale. Il avait mis en évidence le risque de recourir à des actions de grande envergure telles que le retour à des systèmes de gouvernance plus anciens, le système semi-parlementaire introduit en 1962 étant apparemment dans une impasse, avec des changements fréquents de gouvernements et des dissolutions régulières de l’Assemblée.

L’équilibre des pouvoirs est très délicat dans cette monarchie pétrolière, la seule à disposer d’un Parlement puissant dans lequel les députés, élus pour un mandat de quatre ans, non seulement votent les lois, mais sont également en mesure de demander des comptes au gouvernement et d’exercer une certaine surveillance sur la famille au pouvoir, Al-Sabah. La famille Al-Sabah a le pouvoir de nommer le gouvernement et de dissoudre l’Assemblée à sa guise. Les partis politiques sont interdits, les élections permettent donc à une opposition diversifiée constituée d’islamistes sunnites, de chiites, d’indépendants progressistes, de commerçants fortunés et de représentants tribaux d’entrer à l’Assemblée.

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