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« Trois Indiens arrêtés au Canada pour assassinat »

La disparition du dirigeant sikh Hardeep Singh Nijjar a engendré une vive tension diplomatique entre l’Inde et le Canada il y a maintenant presque un an. Vendredi 3 mai, la police canadienne a déclaré avoir appréhendé trois individus de nationalité indienne suspectés d’être impliqués dans le meurtre. En 2023, suite à l’incident, Justin Trudeau, le premier ministre canadien de l’époque, avait accusé le gouvernement indien d’avoir joué un rôle dans ce crime, provoquant la colère de New Delhi.

Ces trois hommes indiens, deux âgés de 22 ans et le dernier de 28 ans, ont été arrêtés vendredi matin à Edmonton, en Alberta (ouest), région où ils résidaient. Les charges retenues contre eux incluent le meurtre prémédité et la conspiration en rapport avec le décès de la victime. Ils ont tous vécu au Canada entre trois et cinq ans, comme mentionné lors de la conférence de presse de la police.

Selon les allégations, les suspects auraient endossé divers rôles – celui du tireur, du conducteur, et du guetteur – le 18 juin 2023, le jour où le leader sikh a trouvé la mort sur le parking du temple sikh qu’il dirigeait à Surrey, en périphérie de Vancouver (ouest).

Hardeep Singh Nijjar, fervent défenseur de la création d’un Etat sikh appelé Khalistan, était arrivé au Canada en 1997 et avait acquis la citoyenneté canadienne en 2015. Il était dans le collimateur des autorités indiennes pour des accusations présumées de terrorisme et conspiration en vue de commettre un assassinat. L’homme âgé de 45 ans a toujours nié ces accusations, d’après l’Organisation mondiale des Sikhs du Canada, une association non lucrative qui s’investit dans la défense des droits des sikhs canadiens. Pour New Delhi, ces accusations étaient « absurdes ».

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a indiqué que l’enquête initiée il y a dix mois est toujours en cours, malgré les arrestations effectuées le vendredi. Mandeep Mooker, l’officier en charge de l’équipe enquêtant sur les homicides, a affirmé que d’autres individus pourraient être impliqués dans l’homicide, et que la police cherche à les identifier et les capturer. Il a de plus souligné que la GRC cherche à établir une éventuelle connexion avec le gouvernement indien.

Moninder Singh, un allié de Hardeep Singh Nijjar et porte-parole du Conseil des Gurdwaras de la Colombie-Britannique, qui représente les Sikhs dans la province, s’est dit soulagé de constater les progrès de l’enquête. Singh a accusé l’Inde d’engager des personnes pour tuer des dirigeants sikhs à l’étranger, et a exhorté le gouvernement canadien à demander des comptes au gouvernement indien.

Il est à noter que le Canada a la plus grande population Sikh en dehors du Penjab, leur région d’origine en Inde.

En outre, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, avait précédemment blâmé le service de renseignement indien pour cette affaire, ce que New Delhi a catégoriquement rejeté. Suite à une menace de l’Inde de retirer leur immunité diplomatique, plusieurs diplomates ont dû être rapatriés au Canada par le gouvernement.

En novembre, les autorités judiciaires des États-Unis ont déclaré qu’elles poursuivaient un citoyen indien. Il est accusé d’avoir orchestré un plan pour assassiner un autre leader sikh, Gurpatwant Singh Pannun, à la demande d’un agent de New Delhi. Gurpatwant Singh Pannun est l’avocat fondateur de l’organisation américaine Sikhs pour la justice.

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