Le mercredi 1er mai, l’ancien producteur de films, Harvey Weinstein, s’est présenté au tribunal de New York pour la première fois depuis l’invalidation remarquée d’une de ses condamnations pour viol et agression sexuelle. Face à lui, des procureurs déterminés à obtenir un nouveau jugement de culpabilité. Le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, a assuré qu’il projette de rejuger M. Weinstein.
Weinstein, qui se retrouve accusé de viol et d’agression sexuelle par plus d’une centaine de femmes et dont les agissements ont déclenché le mouvement #metoo, a paru affaibli, défilant sur une chaise roulante vers la salle d’audience du tribunal de Manhattan. Bien qu’il soit toujours en prison pour une condamnation à seize ans de réclusion pour viol et agressions sexuelles à Los Angeles en 2023, il s’agit de sa première comparution en cour depuis l’annulation de sa peine à vingt-trois ans de prison à New York en 2020.
La procureure de Manhattan, Nicole Blumberg, a ouvert l’audience en affirmant son soutien à Jessica Mann, l’une des accusatrices. « Nous croyons en cette affaire, c’est pourquoi Jessica Mann est présente aujourd’hui », a-t-elle déclaré. Convaincue de sa culpabilité, elle a déclaré : « Nous avons tous les indices pour penser que l’accusé sera à nouveau déclaré coupable » lors d’un nouveau procès.
L’invalidation de la sentence de Weinstein à New York a été perçue comme une insulte et un pas en arrière pour le mouvement #metoo, qui lutte contre la violence à l’égard des femmes. Les révélations concernant Weinstein en 2017 ont suscité une onde de choc mondiale, et son procès a été considéré comme symbolique.
Harvey Weinstein, l’ex-producteur, avait été condamné à une peine de 23 ans de prison pour avoir agressé sexuellement Mimi Haleyi, une ancienne assistante de production, en 2006 et violé l’actrice Jessica Mann en 2013. Ces accusations faisaient suite à un procès au cours duquel d’autres femmes avaient affirmé avoir été victimes d’actes semblables de la part de Weinstein, bien qu’elles ne pouvaient pas être poursuivies sur le plan juridique. Toutefois, selon la cour d’appel de New York, certaines preuves provenant d’autres victimes présumées étaient erronées et avaient donné une image très négative de Weinstein. Pour remédier à ces erreurs flagrantes, la cour a conclu qu’un nouveau procès devait avoir lieu.
Toutefois, la cour d’appel a été divisée sur cette décision. Quatre juges ont voté pour l’annulation du jugement, tandis que trois ont voté contre, après un débat intense. Madeline Singas, une des juges qui s’est opposée à l’annulation, a exprimé ses regrets, déclarant que la cour contredisait constamment les avancées faites par les survivantes d’agressions sexuelles. Selon elle, les femmes qui ont été victimes de violences sexuelles ont été « oubliées ». Mimi Haley a déclaré vendredi qu’elle envisageait de témoigner de nouveau si un autre procès se tenait à New York.
En effet, le policier suspecté d’avoir tué sa femme est en fuite depuis la date du 28 janvier de la même année.