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1 mai 2024 21 h 06 min

« Guerre en Ukraine: Bombardements, Situation Actuelle »

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Découvrez nos articles, exposés et reportages approfondis concernant le conflit en Ukraine. La mort de « Pacha », un jeune Russe engagé dans l’armée et apparu sur la couverture de « M. » a été rapportée. Les États-Unis ont ajouté des missiles ATACMS à longue portée à leur arsenal d’armes livrées à l’Ukraine. Il est à noter que les pilotes F-16 ukrainiens formés par les Européens n’atteindront pas leur pleine capacité avant la fin de 2024.

Oksana Leuta vit la guerre tant sur scène qu’en Ukraine. Pour examen, les bombes planantes russes sont-elles le véritable arsenal, ou révèlent-elles plutôt le manque d’équipements des Ukrainiens ? À Odessa, quatre jeunes cadettes de l’Académie Maritime tentent de naviguer à travers le chaos de la guerre en Ukraine.

En Russie, l’engagement des prisonniers dans l’armée pour combattre est une pratique de plus en plus répandue. Les Ukrainiennes victimes de violence sexuelle mènent un dur combat dans un pays où le sujet est tabou. L’impact climatique des guerres reste préoccupant.

Nous tentons de répondre à vos questions les plus fréquemment posées. Comment Moscou et Kiev font-ils usage de drones ? Il a été observé une escalade sans précédent de l’utilisation de drones par la Russie et l’Ukraine. Selon une étude menée par un groupe de réflexion britannique en mai 2023, l’Ukraine perd environ 10 000 drones chaque mois sur le champ de bataille, soit un peu plus de 300 par jour. En comparaison, l’armée française possède un peu plus de 3 000 drones dans ses stocks.

Les Ukrainiens et les Russes emploient principalement des drones civils petits et économiques, disponibles en abondance. Ces appareils sont utilisés pour surveiller le terrain de combat et diriger les soldats ou les tirs d’artillerie. Certains sont même modifiés pour transporter des charges explosives minimales qui sont par la suite déversées sur les tranchées ou les chars blindés.

Les drones-suicides, bien qu’en nombre inférieur, jouent un rôle crucial. Équipés d’explosifs, ces drones sont envoyés au-dessus de la ligne de front sans mission définie au préalable. Moscow utilise des drones russes, les Lancet-3, ainsi que les Shahed-136, fabriqués en Iran. La flotte de guerre ukrainienne, insuffisante, défie l’ennemi avec des embarcations nautiques sans équipage, notamment des kayaks télécommandés remplis d’explosifs (450 kilogrammes de TNT).

Témoignant de l’importance cruciale des drones dans leurs opérations, les Ukrainiens et les Russes se sont organisés pour approvisionner leurs troupes sur le long terme. Ils ont pu le faire, non seulement en acquérant en masse des drones civils sur le marché, mais aussi en développant leurs propres capacités de production interne. L’industrie nationale ukrainienne, qui en était à ses balbutiements au début de la guerre du Donbass il y a dix ans, a depuis évolué de façon notable. A la fin du mois d’août, le ministre ukrainien chargé de la transformation numérique a annoncé qu’un drone similaire au Lancet russe avait été développé, baptisé Peroun, en l’honneur du dieu slave de la foudre et du tonnerre, et serait prochainement déployé.

La Russie, limitée par les sanctions occidentales sur l’approvisionnement en composants électroniques, rencontre plus de difficultés. Toutefois, selon les agences de renseignement américaines, la Russie aurait débuté la construction d’une usine à Alabouga, une zone économique spéciale, pour produire des drones-kamikazes de type iranien, comme les Shahed-136.

Qu’en est-il de l’inventaire des missiles Russes ?

L’état précis de l’arsenal de missiles de l’armée russe reste un mystère, souvent insondable. Les agences de renseignement ukrainiennes fournissent régulièrement des informations à ce sujet, mais ces chiffres restent incertains.

Andri Ioussov, porte-parole de la Direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR), a déclaré à Liga.net que l’armée russe possédait environ 2300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre, et encore plus de 900 au début de l’année. Selon lui, l’arsenal comprend aussi des milliers de missiles antiaériens S-300, d’une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’un large stock de S-400, une version plus récente avec une portée triple. En août, Vadym Skibitsky, le numéro deux du GUR, a annoncé un total de 585 missiles dont la portée dépasse 500 kilomètres.

En ce qui concerne la capacité de production, selon divers experts, elle serait d’environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois. En octobre, le GUR estimait cette production à 115 unités mensuelles.

Diverses sources citées par Reuters ont révélé que la Russie aurait obtenu des missiles de courte portée de l’Iran et de la Corée du Nord, sur lesquels elle continue de s’approvisionner. Depuis janvier, date de la signature de l’accord, environ 400 missiles iraniens de type Fateh-110, avec une portée de 300 à 700 kilomètres, auraient été fournis à la Russie. Le nombre exact de missiles nord-coréens acquis par la Russie n’est cependant pas connu, mais selon le procureur général Andriy Kostin, 24 d’entre eux ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024. Les experts, après avoir examiné les débris et les trajectoires, pensent que ces missiles sont probablement des KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres.

La question des jets de combat F-16 a également été soulevée. Après une requête durative du président ukrainien, les États-Unis ont consenti, en août 2023, à transmettre ces jets à l’Ukraine. Plus de 300 F-16 sont potentiellement disponibles répartis sur neuf pays européens, dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, entre autres. Cependant, tous ces pays ne sont pas dans l’immédiat en position de leur faire un don.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que 42 F-16 ont été garantis à Kiev par les alliés occidentaux, même si cette information n’a pas été validée. D’après Mette Frederiksen, la Première ministre danoise, le Danemark en a promis 19, dont les 6 premiers ne seront pas livrés avant fin 2023, suivis par 8 autres en 2024 et 5 en 2025. Les Pays-Bas, qui ont également promis leur soutien, possèdent 42 unités. Ils n’ont cependant pas indiqué combien ils prévoyaient d’en donner.

Selon l’information, les pilotes ukrainiens doivent recevoir une formation appropriée pour piloter les avions de combat américains. Un total de onze pays alliés à Kiev ont accepté de prendre en charge cette formation. L’OTAN a prédit que ces pilotes ne seront prêts que début 2024, tandis que certains experts prévoient plutôt l’été de la même année.

Qu’en est-il du soutien militaire apporté à Kiev par ses alliés ?

Deux ans après le déclenchement d’une guerre à grande échelle, les alliés occidentaux de Kiev semblent vaciller dans leur soutien. Selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024, on observe une baisse significative des aides nouvellement engagées entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période précédente. Cette diminution du soutien pourrait se poursuivre. Le Sénat américain a eu du mal à voter en faveur des aides et l’UE a eu des difficultés à faire adopter un plan d’aide de 50 milliards le 1er février 2024, principalement en raison de l’obstruction de la Hongrie. Il convient de noter que ces deux paquets d’aide ne sont pas inclus dans le dernier bilan de l’Institut Kiel qui s’arrête en janvier 2024.

Les données de l’Institut allemand révèlent une diminution du nombre de donateurs centrés autour d’un groupe clé de pays : les États-Unis, l’Allemagne et les pays du nord et de l’est de l’Europe. Ces pays se sont engagés à fournir une aide financière considérable et des armements avancés. Depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à donner au moins 276 milliards d’euros pour des objectifs militaires, financiers et humanitaires.

En termes simples, les nations les plus riches ont fait preuve d’une grande générosité. Les États-Unis sont incontestablement en tête en tant que principaux donateurs, ayant promis plus de 75 milliards d’euros d’assistance, dont 46,3 milliards sont dédiés à l’assistance militaire. Des pays membres de l’Union européenne ont révélé des plans d’aides bilatérales, soit 64,86 milliards d’euros, plus des fonds venant directement de l’Union européenne, soit 93,25 milliards d’euros, totalisant 158,1 milliards d’euros.

Cependant, le tableau change lorsqu’on compare ces dons au produit intérieur brut (PIB) de chaque donateur. Les États-Unis sont alors relégués au vingtième rang, représentant 0,32 % de leur PIB, loin derrière divers pays limitrophes de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques alliées. Avec une aide équivalente à 3,55 % de son PIB, l’Estonie assume la première place, suivie de près par le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %). Le reste du top 5 est occupé par la Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %). Les trois États baltes, partageant tous une frontière avec la Russie ou sa partenaire la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus larges depuis le début du conflit.

En regardant les pourcentage du PIB, la France se classe vingt-septième, avec 0,07 % de son PIB. Cela place le pays immédiatement derrière la Grèce (0,09 %). L’aide de Paris n’a cessé de diminuer depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – alors que la France se classait vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

En ce qui concerne les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, que savons-nous ?

Les tensions entre l’Ukraine et la Pologne se sont intensifiées ces derniers mois, principalement en raison des flux de céréales en provenance de l’Ukraine. Au printemps 2022, la Commission européenne avait créé des « couloirs de solidarité » pour aider à exporter et vendre les produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient, sans imposee de frais de douane. Cependant, la Fondation Farm indique que près de la moitié des céréales ukrainiennes sont acheminées ou finissent leur trajet au sein de l’Union Européenne (UE). Ces céréales ont un coût nettement inférieur à celui du blé cultivé dans l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale.

Prétendant que ces céréales nuisent à l’économie locale et donc au revenu agricole, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont fermé leurs importations en avril 2023. Bruxelles a accepté cet embargo à condition qu’il ne bloque pas le transit vers d’autres pays et qu’il ne dure que quatre mois. Cependant, Varsovie a choisi de garder sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, même si Bruxelles jugeait l’embargo non justifié car ses études indiquaient qu’il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales.

Les protestataires agricoles polonais ont mis en place un blocus à la frontière Polono-Ukrainienne, empêchant les véhicules ukrainiens d’entrée sur leur sol. Ils exigent une interdiction totale des produits alimentaires et agricoles provenant d’Ukraine. Face à l’engorgement des entrepôts et des silos, et à la chute drastique des prix, les coûts de production ont considérablement augmenté pour ces agriculteurs. En début de l’année 2024, le président ukrainien a interprété ce blocus à la frontière polonaise comme une indication de la « détérioration de la solidarité » envers l’Ukraine, et a sollicité des discussions avec la Pologne. Il a condamné la propagation de messages favorable à Poutine, et a déclaré, que cette situation tendue faisait simplement le bonheur de Moscou.