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« Vivre en communauté brise l’isolement parental »

Pour atteindre l’écohameau coopératif d’Audincthun, on doit traverser des routes vallonnées lisiérées de terres de jonquilles, naviguer à travers quelques villages parsemés de homes en briques rouges si typiques de Pas-de-Calais et entrer sous les vastes ailes des parcs éoliens. Cette ancienne ferme ne semble pas dépareillée dans le contexte esthétique de cette petite municipalité rurale, localisée à environ cent kilomètres de Lille. C’est derrière ce majestueux bâtiment du 18ème siècle que se développe ce que les douze résidents, âgés de 5 à 77 ans, désignent comme l »‘oasis de vie » : deux hectares de terre où un mobil-home, deux yourtes et une petite maison coexistent, entourés par des zones communes – une buanderie, une salle de réception et une salle de jeux -, un potager et un verger qui abrite trois cents arbres fruitiers.

Sarah, une assistante d’éducation de 35 ans, Thomas, un professeur d’histoire de la même tranche d’âge, et leurs trois enfants : Salomé, Sacha et Ruben, âgés de 9, 7 et 5 ans, résident dans l’une des deux yourtes. Depuis l’été 2021, ils réimaginent leur vie familiale quotidienne. En déménageant de leur maison de 100 mètres carrés à Saint-Omer, la famille Legrand a dû se défaire de 75% de leurs biens. « C’était une bonne occasion d’apprendre à nos enfants que diminuer ses possessions matérielles peut être libérateur et n’engendre pas la pauvreté; que nous pouvons partager nos biens avec d’autres familles et, surtout, qu’on peut trouver le bonheur sans nécessairement posséder une grande maison individuelle », soutient Sarah. Dans cette yourte de 54 mètres carrés de surface habitable, les week-ends passés à l’entretien de la maison sont bel et bien terminés, soupire-t-elle.

L’essentiel désormais se focalise sur un espace de vie doté d’une grande bibliothèque, une kitchenette ornée d’une représentation humoristique de Karl Marx en train de faire le signe de victoire, une mezzanine destinée aux parents, une salle de bains complète avec une baignoire, et une chambre conçue comme une cabane élégante pour les enfants à partager. « Et peu importe si c’est le désordre, j’ai appris à lâcher prise ! », Sarah fait cette remarque en mélangeant délicatement ses champignons à la poêle.

Cette nouvelle existence est devenue possible grâce aux anciens propriétaires du lieu, Marie-José et Serge Cailleux. Après une vie consacrée à leurs engagements associatifs, ils étaient loin de vouloir une vie de retraités rythmée par la télévision. Ainsi, en 2020, ils ont décidé de vendre leur maison pour acheter la ferme et inviter les gens à s’installer sur la propriété: la priorité a été donnée aux familles sans apport financier.

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