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29 avril 2024 3 h 06 min

La secteur maritime envisage son évolution écologique

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Un marin expérimenté pourrait immédiatement remarquer que le bateau est unique, principalement en raison de la forme plus fine et nettement plus légère du moteur situé à l’arrière. Il s’agit là de la caractéristique distincte des bateaux entièrement électriques qui commencent à être visibles le long des côtes. Ce fut à la fin de 2020, au milieu de la pandémie de Covid-19, que deux entrepreneurs de Barcelone, François Jozic, co-fondateur de Brunch Elektro, et Mathieu Quintart, créateur de la plateforme de tourisme immobilier Cocoon Holidays, ont osé se lancer dans ce secteur.

Ils aspiraient à posséder un bateau à la fois écologique et silencieux. Cependant, ils étaient surpris de n’avoir qu’à choisir entre un petit bateau électrique et un navire puissant mais extrêmement coûteux, tous deux étant dotés d’un moteur à essence de secours. Les deux entrepreneurs ont jugé qu’il y avait un marché potentiel pour des bateaux entièrement électriques qui sont à la fois « élégants, efficaces et accessibles ». Ils ont ainsi fondé Magonis, un nom qui fait référence au nom original du port de l’île de Minorque aux Baléares (Espagne). Ils ont fixé le prix de base à 45 000 euros.

Selon Aurelio Alarcon, directeur technique de Magonis, la décarbonisation des transports maritimes est actuellement plus une affaire de marketing. Pour autant, les grands fabricants de navires ont commencé à tester différentes méthodes, tout en maintenant une propulsion à combustion. Magonis, de son côté, construit des bateaux uniquement alimentés par des batteries, une démarche innovante qui pourrait révolutionner l’industrie, à l’instar de ce qu’a fait la téléphonie mobile il y a deux décennies. Dans les locaux de cette start-up catalane, basée en périphérie de Figueras, dans la province de Gérone en Espagne, cinq bateaux sont actuellement en cours de finition. Leur longueur atteint 5,50 mètres et leurs moteurs peuvent produire une puissance variant entre 6, 12 ou 35 kilowatts, ce qui leur permet de naviguer à une vitesse maximale de 22 nœuds (environ 40 km/h). Ils peuvent se déplacer pendant quatre heures à une vitesse de 8 ou 9 nœuds.

Cependant, le transport maritime, qui est responsable de près de 3 % des émissions mondiales de CO2, soit presque autant que le transport aérien, accuse un certain retard dans ses efforts de décarbonisation. Le secteur, qui était absent de l’accord de Paris sur le changement climatique en 2015, commence seulement now à comprendre l’ampleur du défi qu’il doit relever. Inesa Ulichina, spécialiste de la décarbonation du transport maritime à l’ONG Transport & Environnement, rappelle que ce secteur a longtemps échappé à une régulation efficace en raison de sa dimension internationale. A l’heure actuelle, environ 110,000 navires de fret sillonnent les océans pour transporter 80% des marchandises de la planète, selon l’application de suivi du trafic maritime mondial en temps réel, MarineTraffic.

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