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27 avril 2024 11 h 12 min

« Exposition: L’Art Rencontre la Divination »

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Qui n’a jamais voulu savoir ce que l’avenir nous réserve ? Cette curiosité a fasciné des artistes à travers les époques, des figures telles qu’Albrecht Dürer (1471-1528) à Marc Chagall (1887-1985), en y incluant aussi Gustave Doré (1832-1883) et Auguste Rodin (1840-1917). On peut le constater dans l’exposition “Prédictions, les artistes face à l’avenir” ouverte à Bourg-en-Bresse (Ain).

 » L’intérêt de l’homme pour les prédictions a toujours été évident. Prévoir le futur permet d’avoir un certain contrôle, et il existe une connotation à la fois politique et religieuse dans la capacité de prophétie « , affirme Magali Briat-Philippe, en charge du patrimoine au monastère royal de Brou.

L’exposition se divise en deux sections. La première, dite « classique », se déroule au monastère royal de Brou et rassemble les pièces les plus prestigieuses. Elle sera ensuite présentée au Musée Thomas-Henry, à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), du 12 juillet au 16 octobre. Cette partie expose des œuvres remontant à la Renaissance jusqu’au XXe siècle. La seconde partie se concentre sur l’art contemporain et se trouve à l’H2M – Espace d’art contemporain de Bourg-en-Bresse.

La fin du monde est une autre obsession que partagent de nombreuses cultures. « A Brou, joyau du style gothique brabançon du XVIe siècle, l’exposition débute en quelque sorte par la fin, avec un segment consacré à l’apocalypse », note Magali Briat-Philippe. Toutes les civilisations se questionnent sur le destin de l’humanité. Toutefois, le christianisme semble s’être le plus penché sur cette question.

La première Bible imprimée en allemand (en 1483) par Antoine Koberger, qui présente un dragon à multiples têtes gravé sur sa couverture, et les scènes inquiétantes du Jugement dernier peintes par le Japonais Tsuguharu Foujita (1886-1968) sont toutes deux parmi les œuvres qui contiennent de nombreuses références bibliques, en particulier à l’Apocalypse. Elles sont exposées à Brou, où un parcours a été organisé en trois grands ensembles. Le premier met en lumière des œuvres montrant des messagers divins, des prophètes bibliques à Cassandre, en passant par les oracles antiques. Le second est consacré aux arts divinatoires, avec des représentations allant des astrologues aux cartomanciennes, y compris les « diseuses de bonne aventure ». Pour finir, le troisième ensemble est dédié à la littérature et aux légendes européennes, avec comme point d’orgue la Prophétesse Libuse de Karel Masek (1865-1927), une œuvre fascinante qui illustre la fondatrice légendaire de Prague.

Néanmoins, l’exposition semble négliger les traditions d’Orient, d’Extrême-Orient et les autochtones amérindiens, ce qui peut être considéré comme un point faible. Il convient également de souligner que les visiteurs ne doivent pas s’attendre à voir des objets d’art divinatoire, tels que des osselets ou des boules de cristal, sauf sur des peintures ou des gravures. En effet, l’exposition met en avant les œuvres d’artistes qui ont représenté la divination plutôt que des artistes considérés comme des devins. L’article continue pour les abonnés avec un contenu restant de 61,14 % non lu.