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19 avril 2024 13 h 12 min

« Deal virtuel » : business habituel pour jeunes

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Au lever du jour le 9 avril, l’atmosphère du May-sur-Evre (Maine-et-Loire) a pris une teinte bleue, celle des lumières clignotantes de la gendarmerie qui ont inondé ce petit village rural des Mauges, comptant 3 970 résidents et localisé à 11 kilomètres au nord de Cholet. Suite à une année complète d’observation, d’écoute secrète et de surveillance des médias sociaux, 120 militaires provenant des casernes de Maine-et-Loire et des brigades de surveillance voisines ont arrêté seize personnes associées à un « point de vente virtuel » qui fournissait des drogues à toute la région et même au-delà.

Ce « Uber de la drogue » rural était principalement dirigé par de jeunes adultes, la plupart issus de la région et vivant toujours chez leurs parents. Le cerveau présumé du réseau, Johan B., a célébré ses 25 ans en détention provisoire le 14 avril. Lors de la perquisition à son domicile, les gendarmes ont découvert une carabine 22 long rifle, 14 000 euros en espèces et une machine de comptage de billets.

Pendant ce temps, chez son acolyte Thibaut V., âgé de 29 ans, la fouille a permis de saisir 31 kilos de cannabis, 615 grammes de cocaïne et du matériel de découpe. Dans la demeure d’un troisième individu, Tom S., âge de 20 ans, étaient dissimulés 60 000 euros, un gilet pare-balles et un pistolet Glock chargé. Il était en charge de la gestion financière et de l’approvisionnement des livreurs.

La méthodologie de livraisons par le biais du service postal.

Cette distribution spécifique s’opérait uniquement en ligne. Des personnes de toute la région passaient leurs commandes sur le site « Zanzi shop » et obtenaient leurs substances illicites via un service de livraison. Les transactions étaient effectuées en espèces ou en cryptomonnaies. Selon le procureur d’Angers, ces opérations journalières, assistées par une flotte de véhicules, généraient environ 10 000 euros. Pour les clients qui se trouvaient trop loin, les livraisons étaient simplement acheminées par voie postale, jusqu’en Lituanie et au Mexique.

À la suite d’une raid de grande envergure le 9 avril, les forces de l’ordre ont saisi 160 000 euros, 41 kilos de cannabis, 760 grammes de cocaïne et des armes de catégorie A et B. Chez Julien L., 38 ans, responsable du stockage et du service après-vente, trois chargeurs de kalachnikov et 134 munitions ont été découverts.

Sur les seize personnes arrêtées, six ont déjà été jugées, principalement les moins impliquées. Tous ont accepté une procédure de reconnaissance de culpabilité préalable et ont reçu des peines de huit à vingt-quatre mois de prison, parfois avec probation ou aménagement de peine. La personne la plus âgée avait 58 ans. Les dix autres, neuf hommes et une femme âgés 19 à 38 ans, ont comparu devant le tribunal correctionnel d’Angers, vendredi 12 avril. Huit d’entre eux ont été mis en détention provisoire en attente de leur procès, prévu pour le 10 juillet.

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