Lorsque l’alarme du soir du samedi 13 au matin du dimanche 14 avril a retenti à Jérusalem, et que les bruits assourdissants de la défense antiaérienne repoussant les missiles iraniens se sont dissipés, la ville a semblé sombrer à nouveau dans le sommeil. Comme si cette offensive d’envergure, avec plus de 300 drones et missiles, n’était qu’un autre événement tragique d’un cauchemar qui a débuté le 7 octobre 2023, avec l’assaut commis par le Hamas.
Cependant, les avertissements ont retenti en pleine nuit d’inquiétude. Les systèmes de défense de l’armée israélienne ont été amplifiés sur tous les fronts, au Nord, à l’Est et au Sud. Des réservistes ont été appelés pour renforcer les défenses aériennes. Les forces aériennes sont restées en alerte. Les autorités israéliennes avaient conseillé de stocker de la nourriture et demandé aux établissements scolaires de reprendre les cours à distance à partir de dimanche, jour ouvrable en Israël, au grand désespoir des parents chargés d’une lourde responsabilité depuis l’épidémie de Covid-19 et le massacre du 7 octobre.
Malgré tout, les Israéliens ne sont pas précipités vers les supermarchés. Après l’offensive iranienne, aucune célébration ou protestation n’a eu lieu. Dès le dimanche matin, les commerces et les restaurants ont rouvert et la vie a repris son cours normal. Les sportifs ont repris leurs activités sur la piste cyclable de huit kilomètres qui s’étend à travers l’ouest de Jérusalem. Sur les réseaux sociaux, une boutade a même circulé : « Les champions du monde de l’angoisse existentielle se transforment en organisateurs de brunch ».
Shmuel Rosner, chercheur à l’Institut de Politique du Peuple Juif, explique que les citoyens israéliens ont déjà l’habitude d’être régulièrement sous le feu du Hamas et du Hezbollah. Pour eux, il est important de reprendre rapidement le cours normal de la vie après chaque attaque pour éviter de sombrer dans une spirale de tristesse et de deuil, voire même une histoire tragique quelconque. D’ailleurs, aucun décès n’a été signalé suite à ces attaques. Rosner lui-même illustre cette habitude en mentionnant qu’après l’attaque, il s’est simplement rendormi et s’est présenté à son travail le lendemain.
Malheureusement, une jeune Palestinienne possédant la citoyenneté israélienne et résidant dans les communautés bédouines du Néguev, au sud du pays, a été gravement touchée par un shrapnel lors de ces incidents, et son état est actuellement stable.
Les Israéliens ne sont pas particulièrement déstabilisés par l’attaque, même dans le contexte actuel et malgré le risque d’une guerre régionale. En fait, l’assaut du 7 octobre 2023 avait déjà érodé leur confiance en eux et leur sentiment de sécurité. Rosner explique que l’attaque de l’Iran est juste un autre événement désagréable dans une série déjà longue. Cependant, ils se considèrent prêts à faire face à de telles situations, et beaucoup d’entre eux, comme Rosner, ont déjà préparé leurs abris pour cette éventualité.
En réponse à ces attaques continues, le général Herzi Halevi, le chef d’état-major de l’armée israélienne, a affirmé le soir du lundi 15 avril que Israël compte « riposter au lancement de ces si nombreux missiles, missiles de croisière et drones sur son territoire ».
En effet, le policier suspecté d’avoir tué sa femme est en fuite depuis la date du 28 janvier de la même année.