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16 avril 2024 11 h 10 min

« Conférence à Paris sur guerre civile Soudanaise »

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Lundi 15 avril à Paris, s’est tenue une conférence sur la situation au Soudan, un an après le commencement de la guerre civile dans ce pays de la Corne de l’Afrique. Aucune des forces en conflit n’y était cependant représentée. L’ONU, de nombreux pays (près de 60) et diverses organisations internationales ont participé, invités par la France, l’Allemagne et l’Union européenne. Leur objectif principal était de faire face à la crise humanitaire pressante causée par la lutte continue entre l’armée soudanaise, commandée par Abdel Fattah Al-Bourhane, et un groupe paramilitaire rebelle, les Forces de soutien rapide, sous la houlette de l’ancien bras droit d’Al-Bourhane, Mohammed Hamdan Daglo, alias « Hemetti ».

En fin de conférence, le président français Emmanuel Macron a annoncé une somme totale de plus de 2 milliards d’euros rassemblée, soit la moitié de ce que les Nations Unies estiment nécessaire, un an après l’éclatement du conflit. La France augmente son aide à 110 millions d’euros cette année, tandis que l’Allemagne s’engage à verser 244 millions, les États-Unis 138 millions et l’Union européenne 355 millions. Macron a souligné que ces fonds serviront à « répondre aux besoins les plus urgents dans les secteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation et de la protection des plus vulnérables. »

La circonstance est désastreuse, tandis que la communauté mondiale a apporté jusqu’à présent une réponse plutôt modeste, ou même « déshonorante », selon les groupes humanitaires, ne répondant qu’à environ 5% des besoins identifiés. « On note un épuisement des principaux bailleurs de fonds, suite à l’augmentation des conflits, à la guerre en Ukraine, à celle de Gaza, qui absorbent une grande partie de l’aide humanitaire, sur une toile de fond d’isolationnisme croissant dans certaines nations, telles que les États-Unis », déplore Abdallah Al Dardari, responsable de la Division régionale pour les États arabes du Programme de développement des Nations Unies (PNUD). Le but était donc de mettre en lumière cette « guerre négligée », même si, sur le plan médiatique, la conférence a été éclipsée lundi par les événements qui se sont produits le week-end entre l’Iran et Israël.

« Atteindre un cessez-le-feu »

« Les Soudanais subissent une guerre atroce depuis un an », a déclaré le ministre français des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, lors de l’ouverture des débats, tandis que son homologue allemande, Annalena Baerbock, appelait à « agir en commun pour amener les combattants à la table des négociations et obtenir un cessez-le-feu ». Le conflit a conduit 18 millions de personnes à la lisière de la famine, entraîné des mouvements de masse de la population, à l’intérieur du pays et vers des voisins vulnérables, tels que le Tchad et le Soudan du Sud. Il a déclenché des tueries ethniques et des violences sexuelles dans la région du Darfour, à l’ouest du pays. Au cours d’une intervention par vidéoconférence, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné les probables « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » perpétrés par les deux parties.

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