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15 avril 2024 16 h 09 min

« Quels fonds achèteront pharmacies rurales fragiles? »

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La santé est une préoccupation majeure pour les citoyens français, et ils valorisent grandement leur pharmacien comme le seul professionnel de la santé facilement disponible et accessible. Cependant, en janvier 2024, trente-six pharmacies ont fermé de façon permanente à travers la France. Cette dégradation progressive de la distribution de médicaments n’est vraiment remarquée que dans les petits villages où ils ont perdu leur unique pharmacie, comme ce fut le cas récemment à l’est du Châtillonnais, dans la région de Côte-d’Or. Malgré cela, plus de 4000 pharmacies ont disparu au cours des douze dernières années du réseau pharmaceutique jusqu’alors si exemplaire, le nombre total étant maintenant inférieur à 20 000 en métropole.

Quant à nous, les pharmaciens, nous nous sommes adaptés à l’évolution des traitements ainsi qu’aux avancées technologiques, passant d’une gestion manuelle à des systèmes informatiques capables de vérifier le stock du grossiste en temps réel et de surveiller la disponibilité des produits pendant les pénuries. Nous avons également commencé à apposer un numéro de série sur chaque boîte afin de garantir la traçabilité et l’authenticité des médicaments à une époque où le trafic de médicaments augmente. De plus, nous avons étendu l’usage du tiers payant pour faciliter l’accès aux soins, même pour les plus vulnérables de notre société.

Nous avons toujours progressé en avant. Pendant la pandémie du Covid-19, nous avons fait face aux différentes responsabilités, en gérant des tests, en fournissant des masques et des vaccins. Nous avons également contribué à séparer notre salaire du nombre de médicaments vendus, pour contrôle le surconsommation. Cependant, il semble que le gouvernement projet en ce moment de favoriser les ventes en ligne, ce qui pourrait entrainer l’effet complètement inverse. Nos efforts vis-à-vis des médicaments génériques et des délivrances appropriées ont permis d’économiser des milliards d’euros pour la Sécurité sociale, ce qui idéalement devrait être utilisé pour augmenter nos salaires. Cependant, le risque d’une suppression de notre monopole se fait sentir encore une fois.
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Est-ce que des actionnaires vont être intéressés par la vente du médicament Ilaris à 11 365,55 euros la boîte, dont le bénéfice pour la pharmacie s’élève à 98,65 euros brut et 233,77 euros de TVA pour l’Etat ? Ou encore des achat-revente de lancettes de glycémie à 12,04 euros hors-taxes et revendues à 13,21 euros, avec une TVA de 68 centimes et un bénéfice de 49 centimes pour la pharmacie ? Qui serait intéressé par l’acquisition des pharmacies en milieu rural vulnérables ? Le gouvernement songe déjà à les subventionner au lieu de revaloriser l’ensemble du réseau. Les prix des médicaments français sont tellement limités que certains laboratoires cessent la production de certaines molécules qui sont vendues à perte.
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