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12 avril 2024 9 h 07 min

« Mali: Militaires interdisent des partis politiques »

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Depuis l’avènement du régime militaire en 2020 au Mali, la démocratie a subi de nombreux coups et peut désormais être considérée comme complètement abolie. Sous la direction du colonel Assimi Goïta, de nombreuses organisations civiles et groupes politiques jugés insubordonnés ont été dissous au cours des derniers mois. L’autorité suprême a mis fin à toutes les activités politiques des partis et des associations le 10 avril, pour des raisons de sécurité publique, comme stipulé dans le décret émis après la réunion ministérielle.

Dans une tentative de faire taire définitivement l’opposition, la Haute Autorité de la communication a demandé aux médias d’arrêter de couvrir et de publier les activités des partis politiques et des associations. Selon une annonce faite le 11 avril, cette autorité avait précédemment suspendu la diffusion de plusieurs médias, y compris RFI et France 24 en avril 2022, et France 2 en février 2024.

Selon le porte-parole du gouvernement de transition à Bamako, le colonel Abdoulaye Maïga, les activités subversives des partis politiques et de leurs alliés se sont multipliées. Avant d’évoquer la nécessité d’éviter le chaos et la confusion, il a mentionné le dialogue national intermalien, une initiative visant à rétablir la paix dans un pays dévasté par l’insécurité depuis une douzaine d’années. Initiée par le colonel Goïta fin décembre, son programme a été approuvé fin mars, mais aucune date n’a été fixée pour sa mise en œuvre. Abdoulaye Maïga a souligné qu’il était inacceptable que des forces politiques tentent de saper une initiative aussi vitale.

L’inquiétude règne parmi les militaires au pouvoir.

Le colonel Goïta a récemment déclaré qu’il étendrait la zone de sécurité entourant l’aérodrome militaire et le principal dépôt d’explosifs à Kati. Cette initiative de renforcer la sécurité autour de cette ville de garnison, qui est au cœur du pouvoir malien et est située à la périphérie de Bamako, témoigne de l’état d’anxiété du régime militaire.

Au cours des dernières semaines, les Maliens ont été privés d’électricité pendant près de 18 heures par jour en raison d’une grave crise énergétique, même si les attaques des groupes djihadistes persistent. En réaction à cette situation, des voix dissidentes ont commencé à s’élever. Notamment, une coalition appelée « L’Appel du 20 février » a appelé à la « désobéissance civile » le 26 mars – un jour qui avait été promis comme la date où le pouvoir serait cédé à un gouvernement élu de civils.

Aux côtés de la Synergie d’action pour le Mali, un autre groupe d’organisations politiques et civiles opposées aux coup d’État, « L’Appel du 20 février » a déclaré qu’ils ne reconnaissaient plus l’autorité des militaires. Cheick Mohamed Chérif Koné, le coordinateur général du mouvement de l’opposition, a averti, « Les autorités ont trahi toutes leurs promesses, pensant qu’elles peuvent tout se permettre. Nous ne resterons pas passifs face à cette situation ».

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