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« Guerre Israël-Hamas: Nétanyahou promet élimination Hamas »

Voici un compte-rendu de la situation d’hier.
L’armée d’Israël a proclamé mardi 9 avril que des « installations terroristes » dans diverses régions de la bande de Gaza ont été anéanties, selon un communiqué officiel. De plus, un « avion a neutralisé un terroriste à Khan Younes, impliqué dans le carnage du 7 octobre », rapporte le communiqué. On a également mentionné des altercations au centre de cette région et l’éradication de quelques terroristes.
Lors d’une mission de l’Organisation mondiale de la santé à Gaza, un terrible constat a été fait lundi suite à une visite à l’hôpital Al-Shifa, dévasté lors d’une offensive israélienne : « Autrefois lieu de naissance, ce site n’inspire désormais que la mort », a déclaré Athanasios Gargavanis, un médecin de la délégation.
Parcourir les décombres de l’énorme hôpital pour identifier les cadavres est une étape supplémentaire pour les secouristes et les familles endeuillées.« Nous manquons de matériel et le temps nous est défavorable, nous avons besoin de terminer avant la décomposition des corps », a révélé le directeur des urgences, Amjad Aliwa, dans un entretien à l’AFP.
Selon un communiqué du ministère de la santé du Hamas, 153 décès supplémentaires ont été signalés en 24 heures, indiquant que 33 360 personnes ont péri dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. D’après un bilan de l’AFP, 1 170 personnes ont été tuées du côté israélien, en grande partie des civils, ce bilan se base sur les données officielles israéliennes.
Une trêve est actuellement en cours d’étude par le Hamas.

Mardi, le Hamas étudiait une proposition de cessez-le-feu à Gaza, incluant la libération d’otages détenus en Palestine. À travers une proposition en trois phases débattue au Caire, les médiants – Qatar, Égypte, États-Unis – ont soumis l’idée d’une trêve initiale de six semaines, a expliqué une source interne du Hamas dans un communiqué le lundi soir. Le mouvement a exprimé son « désir » pour un accord, en précisant qu’Israël n’avait satisfait à « aucune » de ses exigences. « Cependant, la proposition est actuellement à l’étude par la direction du mouvement (…) et celle-ci informera les médiateurs de sa décision », a ajouté le Hamas à la veille de l’Aïd el-Fitr, une fête qui signale la fin du mois saint du ramadan pour les musulmans.

En plus d’un cessez-le-feu initial de six semaines, la proposition envisage, en première phase, la libération de 42 otages contre 800 à 900 Palestiniens détenus en Israël, l’introduction de 400 à 500 camions d’aide alimentaire quotidiennement, et le retour des résidents du nord de Gaza chez eux, selon des informations internes.

En contrepartie, le Hamas demande un cessez-le-feu durable, un retrait israélien total de Palestine, et une augmentation substantielle des aides, dont l’entrée par voie terrestre est strictement régulée par Israël, qui maintient un siège sur la bande de Gaza depuis le 9 octobre 2023.

Israël semble résolu à débuter une attaque terrestre sur Rafah.

Benyamin Nétanyahou, le dirigeant israélien, a décidé de lancer une attaque terrestre contre Rafah, qu’il considère comme le dernier refuge du Hamas. Le dimanche, il a confirmé que l’action aurait lieu, sans donner de précision sur le calendrier. Lors de sa visite mardi à une base militaire, il a insisté sur le fait qu’aucune puissance mondiale ne pourrait empêcher la destruction des bataillons du Hamas à Rafah.

Dans la perspective de cette action militaire, Israël vise à obtenir des tentes capables d’accueillir jusqu’à 500 000 individus. Un appel d’offres destiné à la bande de Gaza a été déposé, confirme une source gouvernementale anonyme s’adressant à l’AFP mardi, sans indiquer où ces tentes seraient assemblées.

Suite à l’annonce dimanche du départ israélien de Khan Younès, des milliers de personnes déplacées ont retourné à cette ville située à dix kilomètres au nord de Rafah, découvrant une scène de destruction massive. Israël a dit qu’il avait retiré ses troupes de Khan Younès de manière stratégique pour préparer davantage d’opérations à Rafah. Rafah, une ville à la frontière égyptienne qui accueille environ 1,5 million de Palestiniens, principalement des réfugiés.

De son côté, Washington a réitéré sa désapprobation concernant une « invasion militaire massive de Rafah ». De même, Paris, Le Caire et Amman ont exprimé leurs préoccupations quant aux « conséquences dangereuses » d’une telle opération. Leurs inquiétudes ont été exprimées lundi soir dans un article publié par Le Monde.

Lors d’une récente conférence de presse à Washington, Antony Blinken, le secrétaire d’État des États-Unis, a déclaré qu’Israël ne leur avait pas fourni de date pour une possible action militaire à Rafah, situee au sud de la bande de Gaza. Il a fait ces déclarations en compagnie de David Cameron, son homologue britannique.

En outre, en réponse au conflit à Gaza et à la montée de la colère de la population turque contre la poursuite des relations commerciales avec Israël, la Turquie a limité ses exportations vers Israël. Ces restrictions portent sur 54 produits, incluant des matériaux de construction tels que l’acier, le fer, l’aluminium ainsi que le carburant d’aviation.

Selon une annonce du ministère du commerce turc, ces restrictions resteront en place jusqu’à ce qu’Israël annonce un cessez-le-feu immédiat et garantisse un accès ininterrompu à l’aide humanitaire à Gaza. Suite à cette déclaration, le ministère des affaires étrangères israélien a déclaré qu’Israël prendrait les « mesures appropriées » contre la Turquie, qualifiant ceci comme une « violation des accords commerciaux » bilatéraux.

Enfin, l’ONU a accusé Israël de plus entraver la distribution de nourriture que tout autre type d’aide humanitaire.

Selon Jens Laerke, porte-parole de l’Office de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) de l’ONU, les missions de livraison de nourriture, orchestrées par l’ONU, sont davantage susceptibles de subir des entraves ou des refus d’accès comparativement aux autres interventions humanitaires. Il a précisé, avec des statistiques de mars comme référence, que les convois alimentaires destinés particulièrement au Nord (où 70% des habitants vivent dans des conditions proches de la famine) ont trois fois plus de chances d’être rejetés que les autres convois humanitaires.

En revanche, le Cogat, une entité du ministère de la défense israélien responsable des affaires civiles palestiniennes, a réfuté ces allégations. Il a signalé l’inspection et l’admission de 741 camions d’aide dans la bande de Gaza durant les deux derniers jours. Cependant, seulement 267 camions d’aide ont été distribués par les agences d’aide de l’ONU à l’intérieur de Gaza, dont 146 transportaient de la nourriture.

Laerke a déclaré que ces comparaisons sont « sans fondement », soulignant une demande israélienne de charger à moitié les camions pour inspecter, ce qui provoque des retards et un décalage entre les chiffres réels et ceux de l’ONU. Il a également mentionné que « la moitié des convois essayant de transporter de la nourriture dans le Nord ont été refusés » par les autorités israéliennes.

Laerke a insisté sur la responsabilité des parties en conflit, en particulier celle d’Israël en tant que force occupante de Gaza, d’assurer et de faciliter l’accès à l’aide humanitaire à l’intérieur même de la bande de Gaza, et non seulement à sa frontière.

La vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a exprimé mardi son inquiétude quant à la perte de notre « orientation morale » en ce qui concerne Gaza. Lors d’une conférence de presse, elle a souligné l’urgence d’agir rapidement pour aider les milliers d’enfants privés de leurs vies et les nombreuses personnes prises en otage, en attente de retourner chez elles. Antonio Guterres, son subordonné, exige également un cessez-le-feu immédiat.

Dans d’autres nouvelles, un homme de Gaza a obtenu le statut de réfugié en France après avoir fui Gaza en 2022 pour échapper à la persécution du Hamas. La Cour nationale du droit d’asile (CNDA), qui a déterminé depuis février que la région connaît une violence aveugle d’une intensité exceptionnelle, a accordé ce statut. Cependant, les raisons qui ont motivé la décision de la CNDA ne sont pas explicitées dans le document publié mardi.

Selon Tania Racho, chercheuse en droit européen, la Cour établit la nécessité de protection en fonction de l’intensité de la violence constatée à un endroit précis et à un moment précis. Si la Cour retient le critère d' »intensité exceptionnelle », il n’y aurait besoin d’aucune autre justification que de prouver qu’une personne vit dans cette zone.

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