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10 avril 2024 22 h 07 min

Adolescent retrouvé mort au lycée Reims

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Un jeune de 15 ans a été découvert sans vie le mardi 9 avril dans ses toilettes de son internat au lycée privé Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, à Reims. Les circonstances de son décès restent pour l’instant inexpliquées, comme l’a indiqué le procureur de la République de Reims, François Schneider. Il n’y avait pas de marque suspecte sur son corps et la cause précise de son décès n’est pas encore établie.

Une enquête a été lancée pour déterminer les causes de son décès, et une autopsie sera réalisée jeudi, selon les précisions du procureur, qui donnera une conférence de presse le même jour à 17 heures.

L’adolescent, qui était absent lors du repas, a eu un malaise dans les toilettes, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le directeur du groupement scolaire auquel le lycée appartient, Didier Tilly. Aucun médicament n’a été trouvé dans sa chambre.

La ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, a exigé des réponses concernant cette tragédie, adressant sa requête à la fondation La Salle, réseau à laquelle appartient l’établissement. La direction de la fondation de La Salle, qui gère plusieurs établissements catholiques dans le pays, s’est dite bouleversée par ce drame. Elle a refusé de commenter les rumeurs de harcèlement, mentionnées par trois étudiants du lycée à des journalistes de l’AFP. Quant au procureur de Reims, il a souligné que les circonstances de la mort de l’adolescent ne sont pas clairement établies.

D’après les dires d’une étudiante de terminale de 18 ans, le jeune avait subi des « discriminations basées sur son orientation sexuelle », une situation dont il se serait plaint auprès des surveillants de nombreuses fois, et également à la vie scolaire. Un camarade de classe confirme la souffrance du jeune homme, soulignant que l’intimidation et les insultes à cause de son identité étaient d’un  » fardeau énorme ». L’étudiant révèle que le jeune avait été transféré dans une autre chambre en raison de problèmes à l’internat, sans aucune amélioration de sa situation. Son colocataire confirme qu’il était la cible de « moqueries, d’insultes derrière le dos » et que le personnel était « au fait » de ce qui se passait.

M. Tilly a expliqué que c’était un « jeune en pleine introspection », qui se posait des questions, comme beaucoup d’autres de son âge.

Il était bénévole depuis le début de l’année scolaire 2023 à Radio Jeunes Reims, une radio associative indépendante du lycée. James Jouffroy, responsable de la radio, affirme qu’il venait « chez nous pour gagner un peu de liberté ». Il ajoute que, « passionné d’audiovisuel », le jeune trouvait dans la radio « un moyen de surmonter sa timidité ». Selon lui, le jeune était toujours souriant dans les couloirs du lycée, « toujours en compagnie d’amis, garçons et filles ».

Un bouquet de roses blanches a été déposé à l’entrée de l’établissement, qui est resté ouvert mercredi. Un soutien psychologique a été mis en place en accord avec le diocèse.

Franck Leroy, président de la Région du Grand Est, a exprimé son « émotion » face à ce « drame déchirant ». Le chef de cabinet du recteur de l’académie de Reims « s’est rendu à l’école pour offrir son soutien », a déclaré le rectorat, sans donner plus de détails sur les allégations de harcèlement.

L’année 2023 a été marquée par une attention particulière portée sur le harcèlement à l’école, suite à une série d’incidents tragiques. Parmi ces incidents, le suicide de Lindsay, une adolescente de 13 ans, en mai à Pas-de-Calais a été particulièrement frappant, ainsi que celui de Nicolas, un jeune homme de 15 ans, en septembre aux Yvelines.
En réponse à ces événements déchirants, le gouvernement a pris des mesures en septembre 2023. Il a annoncé l’introduction de « cours d’empathie » à partir de la même année, la saisie des téléphones mobiles des auteurs de cyberharcèlement sévère et la transmission « systématique » au procureur de la République pour toute déclaration d’incident de harcèlement.