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9 avril 2024 4 h 06 min

« Science avance sur mort subite nourrisson »

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Un événement tragique s’est produit après que Laure et son fils Théophile sont revenus de chez le pédiatre. Le petit Théophile, âgé de seulement 12 jours, dormait paisiblement dans son siège auto à côté de sa mère lorsque leur trajet s’est terminé chez ses grands-parents. En arrivant, Laure a rangé quelques objets alors que son enfant dormait toujours, mais elle a bientôt remarqué une pâleur inhabituelle sur son visage. En le prenant dans ses bras, elle a constaté qu’il avait cessé de respirer. Théophile était mort, et c’était le 30 décembre 2019.

Dans les mois qui ont suivi, une série d’analyses a été menée et les résultats ont tous été négatifs. Malgré la tragédie, la mère se sentait soulagée qu’aucune faute n’ait entraîné la mort soudaine et inexpliquée de Théophile. Cependant, l’absence d’explication reste quelque chose de très difficile à accepter.

Malheureusement, le cas de Théophile n’est pas isolé en France. Chaque année, entre 250 et 350 bébés de moins d’un an décèdent subitement et de façon inexpliquée, surtout lorsqu’ils sont endormis. Dans certains cas, ces morts subites peuvent être attribuées à des infections, des maladies cardiaques, métaboliques ou génétiques, ou encore à un traumatisme comme le syndrome du bébé secoué. Toutefois, dans la moitié des cas, aucune cause directe n’est trouvée. Pour protéger les nourrissons, on recommande de les coucher sur le dos.

Vers la fin des années 1980, les incidents de décès attribués au syndrome de mort subite du nourrisson étaient assez élevés, avec près de 1 400 décès chaque année. Néanmoins, à la suite de campagnes de sensibilisation menées dans le milieu des années 1990, ce nombre a vu une diminution importante. Ces campagnes encourageaient les parents à faire dormir leurs bébés sur le dos. Pourtant, les statistiques actuelles sont toujours inquiétantes : le nombre de décès soudains et inattendus chez les nourrissons stagne depuis de nombreuses années. Aujourd’hui encore, la mort subite du nourrisson est la principale cause de décès chez les bébés de moins de un an en France, alors que la mortalité infantile en général est en augmentation depuis une dizaine d’années.

Les causes de ces décès soudains parmi certains bébés demeurent largement mystérieuses. Une hypothèse a été proposée dans le milieu des années 1990, suggérant que le fait de faire dormir le bébé sur le ventre ne serait pas une cause directe de décès. Cela servirait plutôt comme un déclencheur, mettant en évidence des vulnérabilités préexistantes chez l’enfant. En d’autres termes, un bébé ne meurt pas directement de dormir sur le ventre, mais cette mauvaise position de couchage se combine avec d’autres facteurs de risque pour conduire éventuellement au décès. Cette hypothèse, appelée le « modèle du triple risque », a été proposée par deux chercheurs américains dans une étude publiée en 1994 dans la revue scientifique Biology of the Neonate. Selon leur point de vue, la mort soudaine du nourrisson ne serait pas simplement une fatalité frappant au hasard les nouveau-nés, mais résulterait plutôt de la combinaison de trois facteurs. Depuis, la majorité des recherches sur la mort subite du nourrisson suivent cette piste.

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