×
google news

« Le Breton: Moins ensemble, plus côte-à-côte »

L’interaction conversationnelle se focalise principalement sur le visage, qui sert de point d’ancrage pour la communication. La vision directe du visage de l’interlocuteur traduit un respect mutuel qui requiert une attention réciproque. Quand cette attention n’est pas retournée, cela peut créer un sentiment d’inconfort. Il peut être difficile de tolérer une personne qui ne nous regarde pas directement lorsque nous parlons. À chaque instant, les individus ajustent leur discours et leurs mouvements en fonction des expressions faciales, des gestes, des mots et du regard de leur interlocuteur.

Le visage représente l’éthique de l’interaction. Il révèle nos sentiments, qu’ils soient d’inconfort ou de satisfaction. Il est distinct des autres parties du corps de par son rôle, sa valeur et son importance dans la communication, et surtout l’identité qui lui est attachée.

Pour établir des liens sociaux, il est essentiel que chaque personne soit capable de montrer son visage et d’être reconnue par ses pairs. Le visage permet la construction du lien social en conférant à l’individu une responsabilité dans sa relation avec le monde. Cependant, l’absence de plus en plus fréquente du visage dans notre quotidien soulève des interrogations.

De nos jours, les visages sont souvent cachés, submergés par les écrans de smartphones dans de nombreuses interactions ou dans les rues des villes. L’individu est captivé par une forme d’hypnose digitale permanente, ignorant de son environnement immédiat et indifférent à ce qui se passe autour de lui. Si auparavant, il était considéré comme impoli de parler à quelqu’un sans le regarder ou en étant distrait, aujourd’hui, ce comportement est devenu courant dans nos interactions.

Dans cette société fantomatique, nous sommes constamment baissés, absorbés par nos écrans, que cela soit en public, dans la rue, ou à des endroits tels que des cafés, des restaurants, des salles d’attente, des transports publics et des trains. Cette omniprésence d’écrans réduit les interactions réelles, les visages sont souvent absents et les individus sont accaparés par leurs appareils. Il est courant de voir quelqu’un parler seul dans un espace public sans se préoccuper des autres personnes autour. Malgré les nombreuses formes de connexion que nous avons, rien ne remplace le contact humain qui nécessite une présence partagée et une expérience sensorielle commune.

Nous vivons un monde dénué de chaleur humaine. Certes, la connexion numérique est devenue efficace et fondamentale dans notre société dominée par l’ultralibéralisme. Elle est rapide, pratique et basée sur une disponibilité constante, mais elle ne suffit pas à créer une interaction significative qui porte des valeurs. Ces communications anonymes, impersonnelles, se propagent à un rythme effréné, donnant un sentiment de sécurité mais en gardant les autres à distance, faisant ainsi perdre de la valeur à la communication directe.

Il reste encore 44,56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 92
Actualité

« Déclaration Impôts 2024: Revenus et Placements »

2 mai 2024
L'année dernière, lors de l'inscription et/ou du versement de vos revenus d'investissement - dividendes, intérêts, rendements de primes versées sur un contrat d'assurance-vie depuis le 27 septembre 2017 en cas…
example 91
Actualité

Effondrement autoroute en Chine: 36 morts

2 mai 2024
Une autoroute s'est effondrée dans le sud de la Chine, causant la mort de trente-six personnes, comme indiqué dans une mise à jour faite jeudi 2 mai par l'agence de…
example 90
Actualité

Manele, candidat pro-Pékin, élu Premier Ministre

2 mai 2024
Jeremiah Manele, un ancien diplomate favorable à la Chine, a été élu Premier Ministre des îles Salomon le jeudi 2 mai, a annoncé le gouverneur général David Vunagi. L'élection au…
example 88
Actualité

« Nos Envies: Monique, Chanter, Femme Noire »

2 mai 2024
La troisième partie de l'autobiographie de l'icône des droits civiques, Maya Angelou (1928-2014), la met en lumière à 20 ans, marquant une renaissance intérieure et une entrée remarquée dans l'industrie…