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« Et si le thé devenait le successeur du vin? »

Albert Einstein est souvent utilisé comme un moyen pour valider plusieurs concepts, même ceux qu’on pourrait considérer comme inconcevables. Par exemple, il a dit : « L’essentiel est de ne jamais arrêter de se questionner. Ne jamais abandonner une sacrée curiosité. » En utilisant ces mots, je trouve une justification pour mon désir d’expérimenter le thé à table comme le vin.

En réalité, je n’étais motivé que par une pure curiosité, qui n’était ni sacrée ni vraiment saine : un repas gastronomique serait-il tout aussi marquant s’il était accompagné de thé au lieu de vin ? La réponse est affirmative, à condition que le thé soit également remarquable. Qu’il soit apprécié pour son goût, son histoire ou sa présentation, il contribue autant que le vin à une exploration et une dégustation.

Il faut cependant noter que les revues de santé déconseillent de boire du thé lors des repas, car cela empêche l’absorption du fer présent dans certains aliments, dont notre corps a besoin. Ceci dit, il ne s’agit pas de faire du thé notre seule boisson à table, donc cela n’a pas beaucoup d’importance.

En outre, le thé n’est généralement pas consommé pendant les repas. Historiquement, il n’a jamais franchi cette limite. Que ce soit la cérémonie du thé au Japon, le thé de l’après-midi en Angleterre, le thé à la menthe au Maroc ou le samovar russe, le thé est généralement servi après ou en dehors des repas, souvent accompagné de gâteaux. On ne le choisit jamais en fonction d’un plat, comme on le ferait pour le vin.

C’est une innovation récente.

L’art d’associer thés et mets est un concept moderne, un tournant dans la gastronomie occidentale dont l’histoire n’est pas encore écrite. Toutefois, certains tentent de forger cette histoire, car cette idée offre des perspectives intéressantes. En effet, le parfum du thé est unique, en fonction de son lieu d’origine et de sa préparation, et peut très bien complémenter les saveurs d’un plat. Qu’il soit vert, noir, blanc, oolong, fermenté, torréfié ou grillé, l’éventail des thés est vaste. Ces nouvelles associations peuvent être déroutantes, mais bien exécutées, elles peuvent donner lieu à un délicieux et mémorable repas.

Pour Grands Jardins, une marque renommée, tout dépend d’un thé « grand cru » provenant d’une sélection sévère et d’une infusion précise. En d’autres termes, un thé d’excellence, comparable à un grand vin. C’est d’ailleurs essentiellement de vin dont il s’agit: dans la façon de le servir, sa température et même la verrerie utilisée. J’ai pu rencontrer l’équipe dans un restaurant du 1er arrondissement de Paris nommé Nhome, étoilé au guide Michelin et reconnu pour la « grande finesse » de sa cuisine multiculturelle, particulièrement influencée par la gastronomie japonaise. Avant chaque plat, le sommelier propose le thé le plus approprié, versé dans des verres à vin, depuis une carafe en verre sombre de 75 centilitres, bien décorée d’une étiquette. La couleur du liquide varie du gris perle à l’ambre en passant par l’or. En somme, tous les codes du vin sont empruntés, jusqu’à la température de service, estimée à 12°C, comme pour un vin blanc. D’une façon surprenante, la nourriture est servie chaude, mais la boisson est consommée froide.

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