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« Départ anticipé du proviseur, défaite républicaine »

Deux décennies après l’adoption de la loi du 15 mars 2004 qui, conformément au principe de laïcité, régule le port d’insignes ou de vêtements symbolisant une affiliation religieuse dans les établissements d’enseignement publics tels que les écoles, collèges et lycées, l’heure du bilan a sonné. Le retrait prématuré du principal du Lycée Maurice-Ravel à Paris, suite à des menaces de mort sur les réseaux sociaux pour avoir appliqué la dite loi, représente un recul considérable et surtout une cuisante défaite pour la République et le principe constitutionnel de la laïcité face à l’obscurantisme, le sectarisme et une sorte de fanatisme religieux.

La loi de 2004 est pourtant assez précise et explicite : « Le port de symboles ou de vêtements qui manifestent clairement une affiliation religieuse est interdit dans les écoles, collèges et lycées publics. »

C’est un fait que cette loi est constamment la cible de tentatives de déstabilisation visant à affaiblir notre système éducatif comme lieu de libération, de liberté de conscience et de neutralité religieuse – cette dernière ne signifie pas la neutralité des valeurs puisque comme Jean Jaurès (1859-1914) l’écrivait en 1908, « seul le néant est neutre ».

Menacer un responsable d’établissement sur les réseaux sociaux parce qu’il a fait respecter les lois de la République, c’est non seulement porter préjudice à l’institution, mais aussi démontrer une méconnaissance totale de l’un des objectifs fondamentaux de l’école : l’acquisition d’une citoyenneté avec pour but de promouvoir et de faire respecter les valeurs républicaines que sont la liberté, l’égalité et la fraternité.

Élèves et parents sont donc concernés par ces défis.

Non seulement les élèves, mais aussi, tragiquement, les parents sont concernés par cette confusion. Les études et les rapports sur le terrain témoignent d’une opposition croissante à la substance de l’éducation, aux méthodes pédagogiques et aux réglementations intérieures. Cela aboutit parfois à des actions extrêmes comme des menaces, des intimidations, voire le meurtre d’enseignants – le comble de l’horreur.

Cette situation doit prendre fin. Malgré l’annonce par la ministre de l’éducation nationale de l’instauration des brigades de sécurité, encore appelées « forces mobiles de sécurité scolaire », il est du devoir de l’État de renforcer la protection, non seulement pour les personnes fréquentant les établissements, mais aussi pour les équipes pédagogiques. Ces dernières, qui enseignent au quotidien à nos élèves et transmettent les valeurs de la République dans des conditions souvent très difficiles, ne sont pas toujours formées, sensibilisées ou convaincues de l’importance éducative et sociale de ces valeurs qui sont à la base de notre contrat républicain.

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