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Témoignages canadiens sur l’ingérence étrangère

Des individus de différents pays d’origine ont courageusement partagé comment ils sont surveillés et parfois persécutés dans leur pays natal, même lorsqu’ils sont au Canada. Les récits de représentants des diasporas chinoises, russes, iraniennes et indiennes du Canada, évoquant comment leurs vies, celles de leurs familles et communautés sont perturbées par les interventions des gouvernements étrangers, ont marqué la commission d’investigation sur l’ingérence étrangère, mercredi 27 mars.

Cette commission, indépendante, est chargée de faire la lumière sur les accusations d’ingérence de pays étrangers lors des élections fédérales de 2019 et 2021, et d’évaluer la capacité du gouvernement et de ses agences à détecter et à neutraliser ces ingérences. Elle a été mise sur pied le 7 septembre 2023 par le premier ministre libéral, Justin Trudeau.

C’est seulement après plusieurs mois de résistance que Trudeau a finalement cédé et a permis la création de cette commission. Des révélations faites à l’automne 2022, notamment par le quotidien anglophone The Globe and Mail, ont suggéré que la Service canadien de renseignement et de sécurité suspectait Pékin de vouloir favoriser une petite victoire du Parti libéral sortant, jugé moins préjudiciable à ses intérêts que l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement conservateur, ce qui a provoqué une crise politique.

Face à la pression du Parti conservateur, furieux du manque de transparence des autorités canadiennes sur l’information détenue à l’époque, et face aux inquiétudes du public concernant la vulnérabilité de la démocratie canadienne, Ottawa a finalement cédé. On a noté des cas de « filatures » plus ou moins discrètes.

Mehmet Tohti, un membre actif d’une organisation de défense des droits des Ouïgours, expose à la commission présidée par la juge québécoise Marie-Josée Hogue, soutenue par une équipe de vingt avocats spécialisés en sécurité nationale, comment l’ingérence entre les Etats peut se manifester à un niveau personnel, telle que des représailles, des menaces, des pressions et des intimidations.

Natif du peuple Ouïgour, une minorité chinoise qui subit la répression dans la région du Xinjiang, M. Tohti est arrivé au Canada en 1988. Il explique, en dépit de sa nationalité canadienne, qu’il a été la cible de nombreuses restrictions à sa liberté et d’injustices. Il exprime son incapacité à se rendre dans certains pays qui ont des traités d’extradition avec la Chine, tels que la Turquie, par crainte de risquer une arrestation. Il décrit également l’aspiration régulière des informations personnelles de son ordinateur et son téléphone, le suivi plus ou moins discret lorsqu’il se déplace au Canada, et l’interdiction imposée à tous les membres de sa famille de le contacter ou lui rendre visite. De manière poignante, il partage qu’il est informé du décès de sa mère dans un camp de concentration chinois, toutefois il ignore les circonstances de sa mort. Selon lui, la vie est synonyme d’isolement total. C’est la fin de l’extrait. Les abonnés peuvent continuer à lire l’article.

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