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30 mars 2024 5 h 09 min

Pologne et Tchèque dénoncent ingérences russes

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Les actions d’un réseau russe visant à influencer le dénouement des élections de l’Union Européenne en juin ont été décelées par les services secrets tchèques et polonais. Une de leurs actions principales était la gestion du site d’information Voice of Europe, localisé et ultérieurement fermé à Prague par les autorités tchèques, qui diffusait une propagande prorusse et dénonçait l’aide fournie par l’occident à l’Ukraine.

Petr Fiala, le chef du gouvernement tchèque, a annoncé le 27 mars que le site, Viktor Medvedchouk, un oligarque ukrainien proche de Vladimir Poutine et affinité prorusse, ainsi que son partenaire, Artem Marchevsky, résidant en République tchèque depuis 2022, ont été ajoutés à la liste des personnes frappées de sanctions par son pays.

Les services secrets tchèques, la BIS, ont déclaré que des fonds de Moscou avaient servi à rémunérer certains représentants politiques qui diffusaient la propagande russe, ajoutant également que des individus aux croyances fortement prorusses, y compris des hommes politiques européens, ont reçu une couverture médiatique.

La veille, le 28 mars, les services de contre-espionnage polonais (ABW) ont rapporté avoir effectué des perquisitions et opéré en coopération avec d’autres agences de renseignement européennes. Près 48 500 euros mais aussi 36 000 dollars, soit 33 000 euros, ont été saisis lors de deux perquisitions distinctes. D’autres opérations sont en préparation.

Un individu polonais, soupçonné d’être un espion au service des espions russes, a été chargé. Il est accusé d’avoir corrompu des députés polonais et européens au nom des agences de renseignements russes, dans l’objectif de « créer des secteurs d’influence russe en Europe ». Selon le site d’information polonais o2, l’ABW ciblerait Jacek Jabubczyk, le propriétaire du site Voice of Europe depuis mars 2023.
Le journal tchèque Denik N rapporte que des politiciens de différents pays européens y compris la France, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie auraient perçu de l’argent russe en échange de discours favorables à Moscou. Ces sommes suspectes s’élèveraient à plusieurs centaines de milliers d’euros pour la seule année 2023. Le site Voice of Europe était apparemment financé depuis Moscou, avec Viktor Medvedtchouk à la barre. Cependant, c’était Marchevsky qui gérait le contenu et communiquait avec les politiciens européens, selon une source du journal.
En Allemagne, des membres du parti d’extrême droite AfD, y compris les deux principaux candidats aux élections européennes, ont accordé des entretiens à Voice of Europe. Aux Pays-Bas, les services de renseignement ont la charge d’identifier les bénéficiaires potentiels de l’argent russe. La question a cependant été soulevée à la Chambre des députés, le mercredi 27 mars. Le Forum pour la démocratie, le parti de Thierry Baudet, était au centre des discussions, ayant fait l’objet d’une enquête des services de renseignement dès 2020 pour ses liens présumés avec Moscou.
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