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29 mars 2024 2 h 07 min

« Carte ‘famille monoparentale’ proposée pour parents solos »

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Une suggestion a été faite par la Délégation du Sénat pour les droits des femmes dans un rapport publié le jeudi 28 mars pour tester l’utilisation d’une « carte de famille monoparentale ». Cette carte fournirait certains avantages, tels que des horaires de travail ajustés et des tarifs réduits pour divers services tels que la cantine et les transports. Ce système serait mis en place pour mieux soutenir et identifier les parents vivant seuls.

La rédaction du rapport a été supervisée par les sénatrices Colombe Brossel et Béatrice Gosselin, après avoir mené des auditions auprès d’institutions, d’associations et de parents concernés pendant trois mois afin de comprendre les défis rencontrés par les familles monoparentales.

En France, rappelle le rapport, une famille sur quatre est monoparentale, avec une femme dirigeante dans 82% des situations. La pauvreté, selon l’Insee, affecte 45% des enfants qui résident uniquement avec leur mère.

Le rapport propose la création d’une carte « Famille monoparentale » utilisée de manière expérimentale. Cette carte fournirait des « avantages et tarifs préférentiels » pour divers services, y compris la cantine scolaire, les transports publics, les loisirs, les colonies de vacances et les activités extra-scolaires, culturelles et sportives.

Contrairement à la carte « familles nombreuses », la carte de la « famille monoparentale », qui est facultative et renouvelable chaque année, permettrait aussi aux parents concernés de s’identifier comme tels auprès des administrations ou de leur employeur.

Dans le cadre de leurs entretiens, certains dirigeants ont dévoilé leur volonté d’offrir des options plus flexibles aux salariés parents célibataires (horaires adaptables, travail à distance…) mais ignoraient comment les repérer précisément.

Fabrice Revault, le propriétaire d’une petite entreprise de communication à Fégréac (Loire-Atlantique), a fait face à cette situation avec un de ses employés. « Il devait quitter plus tôt en raison de difficultés de garde d’enfants. Et lorsqu’il y avait une urgence de dernière minute comme un professeur absent ou une grève, il fallait composer cette absence avec le reste de l’équipe », dit-il.

« Cette carte pourrait justifier des « avantages » face aux collègues », selon le dirigeant. Sa seule préoccupation est que : « Si un candidat présente la carte pendant un entretien d’embauche, cela pourrait lui être défavorable. »

La ministre responsable de l’égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a également plaidé pour une telle « carte » pour améliorer la « reconnaissance plus spécifique due aux familles monoparentales ».

Les sénatrices, cependant, ont rejeté l’idée de créer un statut de parent seul, tel que suggéré par les députés Fanta Berete (Renaissance) et Philippe Brun (PS). « En l’absence d’une évaluation complète, à ce stade, de l’outil juridique, de la portée et du coût d’un tel statut », elles préfèrent la carte « famille monoparentale », « un dispositif pragmatique et tangible », selon Colombe Brossel.

La tâche s’adresse également au problème des pensions alimentaires qui ne sont pas versées dans environ un tiers des situations. Elle recommande des « cibles plus élevées pour diminuer le taux de non-paiement » et examine la possibilité d’un « prélèvement automatique si ces objectifs ne sont pas réalisés ».