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27 mars 2024 20 h 07 min

« Enquête sur perquisition illégale du Canard »

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La justice de Paris a lancé une investigation le mercredi 27 mars suite à une plainte déposée par le journal Le Canard enchaîné, alléguant une perquisition numérique non autorisée en début de mars. L’enquête, qui est supervisée par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), se concentre sur d’éventuelles fraudes numériques commises par une figure d’autorité. « Je suis satisfait de constater que la plainte est actuellement examinée », a déclaré l’avocat du journal, Didier Leick, à l’Agence France-Presse (AFP).

La plainte se base sur un procès-verbal daté du 22 juillet 2022 de la brigade financière de la police judiciaire de Paris. Ce document mentionne qu’un enquêteur a consulté un « lien » numérique fourni par l’un des journalistes du journal, Christophe Nobili, qui permettait d’accéder au système de documentation numérique du Canard enchaîné.

Cette situation est survenue pendant une enquête sur des allégations d’emploi factice au Canard enchaîné, dirigée par le bureau du procureur de Paris. Nobili a déposé une plainte en 2022, insistant sur le fait que la partenaire d’André Escaro, ancien dessinateur et administrateur du journal, avait été payée par le journal pendant vingt-cinq ans sans y travailler, une affirmation que la direction du journal a réfutée. Deux anciens dirigeants du journal sont prévus pour comparaitre devant le tribunal en octobre en lien avec cette affaire.

Dans leur plainte, la direction du magazine hebdomadaire indique que pour accéder à leur base de données, il est nécessaire d’utiliser un mot de passe tout en étant connecté à leur réseau Wi-Fi interne. Cela exige de se trouver soit dans les locaux du journal, soit à proximité très rapprochée. Selon Erik Emptaz et Hervé Liffran, deux des directeurs du journal, puisque l’accès via un réseau VPN n’a été possible qu’à partir de l’automne 2023, soit un an après la rédaction du procès-verbal, l’enquêteur a dû forcément prendre le contrôle à distance. Pourtant, aucune autorisation de mener une perquisition numérique sous l’égide d’un juge n’est indiquée dans le procès-verbal, affirment-ils.

Ils ont souligné que ces actions sont extrêmement graves puisque une fois qu’on a accès au réseau Wi-Fi privé du Canard, l’enquêteur peut parvenir à des informations beaucoup plus sensibles. La périodique satirique a dénoncé ces actes qui, selon lui, portent atteinte à l’intégrité de tous les principes fondamentaux de notre état de droit, considérant que l’entité ciblée est une entreprise de presse.