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« Évolution dette et déficit depuis 1980 »

En 2023, le déficit public a fortement excédé les prévisions du gouvernement, atteignant 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Ce chiffre dépasse considérablement les 4,9 % anticipés par le gouvernement dans la loi de finances la plus récente, mise en place moins de trois mois auparavant. Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, a commenté cette nouvelle le mardi 26 mars sur France Inter, indiquant que le gouvernement avait été « trop optimiste », sous-estimant le déficit de 17 milliards d’euros.

Le déficit public comprend la différence entre les revenus (impôts, cotisations sociales ou ventes immobilières, par exemple) et les dépenses (distributions aux administrations, prestations sociales) de l’État. Dans l’histoire contemporaine de la France, le déficit n’a excédé le niveau de 2023 que trois fois :
– En 1993, lors de la crise du système monétaire européen (6,4 %) ;
– En 2009 et 2010, suite à la crise des subprimes (7,4 et 7,1 %) ;
– En 2020 et 2021, durant la crise sanitaire (8,9 et 6,6 %).

Avec un déficit de 5,5 % du PIB, la France s’écarte davantage de l’objectif de 3 % établi par les traités européens. Un « dérapage », selon Moscovici, qui a dû lui-même gérer un déficit substantiel lorsqu’il était ministre des finances sous François Hollande (2012-2014).

Il est crucial de différencier la dette et le déficit. Annuellement, l’État se trouve dans l’obligation de solliciter des emprunts afin de subventionner certains services dont le financement ne peut être assuré uniquement par ses revenus. Tandis que les revenus émis en pourcentage du PIB maintiennent généralement une certaine stabilité, les dépenses ont constamment surpassé ces recettes. La conséquence est une accumulation progressive de déficits, entrainant une expansion massive de la dette qui a grimpé de 20% du PIB en 1980 à plus de 110% à ce jour. Cette montée a été démultipliée des dernières années par la crise du Covid-19 d’une part et, d’autre part, par la politique budgétaire largement dispensatrice du « quoi qu’il en coute ».

Une dette significative entraine majoritairement le remboursement d’intérêts considérables : c’est ce que l’on appelle le coût de la dette, une charge d’autant plus pesante que les taux d’intérêt sont importants. En 2022, le budget que la France a assigné au paiement de sa dette s’élevait à 53,2 milliards. Ce montant dépasse les budgets du ministère de l’Intérieur et de la justice combinés, et représente une hausse de 60% par rapport à 2020.

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