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« Procès attentat Strasbourg: accusé, rappeur alsacien »

Audrey Mondjehi est né suite à une erreur de transcription. Son certificat de naissance en Côte d’Ivoire indique 1979, mais ce géant de 42 ans, l’accusé principal dans le procès lié à l’attaque du marché de Noël de Strasbourg, est réellement né deux ans après cette date. Cette coquille a eu un impact conséquent sur son parcours tumultueux après son établissement en France, où il est devenu une figure controversée de la communauté rap alsacienne et un criminel confirmé.

Mondjehi, originaire de Côte d’Ivoire et élevé dans la foi protestante, est actuellement jugé par le tribunal spécial de Paris pour « complicité de meurtres terroristes ». Parmi les quatre accusés, il est le seul à être inculpé pour des accusations aussi graves. On lui reproche d’avoir fourni à un ami de son quartier, le terroriste Chérif Chekatt, l’arme avec laquelle celui-ci a tué cinq personnes et blessé onze autres le 11 décembre 2018, dans les rues de Strasbourg.

Avant de s’exprimer sur les accusations, Mondjehi a été interrogé sur son parcours de vie les mercredi 20 et jeudi 21 mars. Il garde de bons souvenirs de ses premières années en Côte d’Ivoire, élevé par un père policier. Toutefois, son « enfance joyeuse » a pris fin soudainement à 9 ans, lorsque sa mère biologique, dont il ignorait l’existence, l’a emmené en France avec elle. Il est donc désormais surnommé « l’école du crime ».

Il se sent complètement déraciné : « J’ai découvert l’existence de frères et sœurs [ayant un autre père que le mien], un beau-père, et une mère inconnue, le tout dans un pays étranger. En somme, j’étais un enfant cherchant à se frayer un chemin dans une vie différente… « , révèle-t-il. La présidente Corinne Goetzmann lui demande alors : « Avez-vous réussi à vous intégrer dans cette nouvelle famille ? ».

L’homme grand et robuste semble vaciller. Les larmes commencent à monter aux yeux. « Au début c’était le cas… Plus tard, j’ai cherché à gagner ma liberté, à faire du chemin… Il y avait trop d’enfants… J’ai quitté à 14 ans et j’ai été placé dans différents foyers par ordre d’un juge pour enfants… ». C’est dans ces circonstances qu’a débuté sa carrière de délinquant, marquée par vingt-quatre condamnations et douze ans de prison.

Seulement âgé de 16 ans lors de son premier procès pour un vol commis en bande, une faute typographique sur son acte de naissance lui retombe dessus. Pour la justice, il est déjà adulte : premier passage en prison. Il y fait des rencontres malsaines. « La prison est l’école du mal. Tu croises des tueurs, des braqueurs, des pédophiles, des avocats… Quand tu y rentres jeune, tu n’as pas de répères…

– A 18 ans, vous avez déjà quatre condamnations, rappelle la présidente.
– Je n’en suis pas fier, mais je ne suis pas violent…
– Combien de condamnations pour des faits de violence avez-vous à votre casier judiciaire ?
– Je ne peux pas vous répondre…
– Je comprends que ça peut se confondre… Onze ! ».
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