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« Rachid, SDF de 57 ans, décède à Marseille »

La plupart sont des résidents ou des travailleurs du quartier, tandis que deux sont venus de l’extrémité opposée de Marseille. Bien que la nuit tombe et que le week-end commence, ils se trouvent ravis de prendre le temps d’évoquer Rachid – son amour de la musique, sa douceur et sa tristesse infinie. Rachid, un sans-abri, avait vécu sur la place Notre-Dame-du-Mont ou à proximité pendant environ quinze ans. Il est décédé le 31 août 2023, à 57 ans. Ils lui manquent tous.

« Il me saluait toujours avec un ‘Bonjour, princesse’ en accent marseillais, cela me faisait sourire », se remémore Manon Chalindar, une jeune résidente du Cours Julien voisin. C’est grâce à elle que le collectif « Les Morts de la rue » a été informé du décès de Rachid et a rendu hommage à lui le mardi 19 février, aux côtés de 655 enfants, femmes et hommes sans-abris qui ont perdu la vie en 2023 en France. Le nombre de décès a surpassé celui de l’année précédente, même s’il a été recensé plus tôt.

« Nous ne pouvons pas conclure une augmentation du nombre de décès, nous n’avons pas les moyens d’être exhaustifs », précise Adèle Lenormand, qui coordonne l’équipe « Dénombrer et décrire » au sein du collectif. Selon une étude réalisée entre 2008 et 2010, nous ne pouvions recenser qu’un cinquième des décès de personnes sans domicile signalés par les hôpitaux et les médecins.

« Il avait un rôle de protection vis-à-vis des gens »

Rachid trouvait son foyer à Notre-Dame-du-Mont. Pendant le jour, il séjournait à la Maison du bel âge, un sanctuaire pour les personnes âgées, tandis que la nuit, il trouvait refuge dans des garages, des encadrements d’escaliers ou simplement sur le trottoir. Rachid affirmait que vivre dans la rue était moins difficile que dans un asile, où il craignait d’être dérobé, drogué ou même battu. Mais ici, il se sentait à l’aise. « Nous ne laissons personne mourir de faim », raconte Cécilia, qui travaille dans les boulangeries locales et a choisi de rester anonyme. Avec l’aide de ses employeurs, elle fournissait de la nourriture à Rachid. Frédéric, le propriétaire du restaurant japonais, lui remettait des portions de riz et de sauce à la clôture de son établissement.

D’autre part, Rachid avait le soutien de « Bisounours », un artisan autonome qui le connaissait depuis leur jeunesse et Radia, une résidente plus âgée de la ville. Radia, que Rachid appelait « ma sœur », ne peut contenir ses larmes. « Sa mort a ému tout le monde », déclare-t-elle. Peu de résidents se plaignaient lorsque Rachid et son petit groupe, dont il était le leader, installaient des fauteuils usagés pour créer un espace de salon. « Ils demandaient souvent de l’argent, mais ils n’étaient pas agressifs », se souvient Michel, un client habituel de la boulangerie.

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