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Canicule frappe les favelas brésiliennes

Virginia Arruda de Souza, 31 ans, pliée près de la porte de sa humble demeure à toit de fer du Complexo do Alemao, qui abrite treize favelas à Rio de Janeiro, exprime son désespoir : « Nous sommes en train de rôtir ! ». Le dimanche 17 mars, cela marquait le sixième jour d’une canicule terrible dans le sud-est du Brésil, transformant son domicile en un four insupportable. À une température intolérable de 40°C, l’absence de courants d’air rend difficile le simple fait de respirer et l’humidité extrême provoque une sensation collante omniprésente sur la peau.

Sans climatisation, elle recourt à verser de l’eau sur son sol pour rafraîchir son espace de vie, tandis que sa fille de 10 ans, Eloah, tente de dormir sur le divan devant un ventilateur ne diffusant que de l’air chaud. Virginia note avec anxiété : « Elle n’arrive plus à manger ».

L’été au Brésil, qui prend fin le mercredi 20 mars, a été etouffant, exposant l’influence extraordinariaire du changement climatique et du phénomène El Niño sur l’augmentation des températures. Les enregistrements de l’Institut national de recherche spatiale montrent que 2023 a été l’année la plus torride jamais enregistrée au Brésil, avec soixante-cinq jours de chaleurs extrèmes, soit neuf fois plus par rapport à 1990. De plus, l’année 2024 a déjà battu les précédents records avec une impressionnante température de 62,3°C enregistrée le dimanche 17 mars à Guaratiba, un district de l’ouest de Rio de Janeiro, qui est la température la plus élevée jamais enregistrée dans la ville.

Dans les bidonvilles qui s’accrochent sur les pentes des collines, qui sont souvent surpeuplées et manquent d’espaces verts, « les vagues de chaleur sont plus sévères », déclare Renata Libonati, météorologue à l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Alors que l’Institut national de météorologie du Brésil (INM) avait prévu une température maximale de 39°C à Rio de Janeiro dimanche, elle a atteint 44,5°C au Complexe Alemao.

« Beaucoup de gens ici travaillent à l’extérieur », s’inquiète Rildo Rielle, un chauffeur de mototaxi de 33 ans, qui parcoure chaque jour les collines accidentées du Complexe Alemao sur sa Honda bleue. En raison de l’absence d’arbres pour fournir de l’ombre sur les petites rues étroites, le soleil chauffe l’asphalte qui agit comme un radiateur. Comme trois de ses collègues, Rildo Rielle s’est déjà évanoui en conduisant. « Heureusement, je me suis seulement éraflé les jambes, mentionne-il. Mais l’un des chauffeurs de mototaxi s’est fracturé le fémur. »

48 000 personnes sont mortes à cause de la chaleur.

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