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19 mars 2024 12 h 13 min

« Commandant ukrainien veut systèmes sans pilote »

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Consultez l’ensemble de nos articles, enquêtes et reportages concernant le conflit en Ukraine. Les enquêtes, études et explications du « Monde » couvrent les sujets suivants :

– Emmanuel Macron défend un soutien illimité envers Kiev, risquant de se marginaliser dans la politique française.
– Les œuvres de Pouchkine, Dostoïevski, Tolstoï et d’autres sont retirées des bibliothèques ukrainiennes.
– La présence discrète des forces militaires de l’Occident dans le territoire ukrainien.
– Des Indiens enrôlés dans l’armée russe sans leur consentement.
– Le potentiel de l’Ukraine pour remporter le conflit.
– Les troupes ukrainiennes renforcent leur système de défense dans le Donbass pour ralentir l’avancée russe.
– La transition vers une nouvelle existence en Lettonie de l’actrice russe en exil, Chulpan Khamatova.
– L’adoption de la langue ukrainienne comme une forme de résistance : les sentiments de dégoût provoqués par l’audition de la langue russe.
– Maria Andreïeva – conjointe d’un mobilisé russe : son regret de ne pas avoir pu retenir son mari.

Réponses à vos questions les plus courantes.

Comment les forces de Moscou et Kiev utilisent-elles des drones ? La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifiée ces derniers mois. Un rapport britannique de mai 2023, spécialisé dans les questions de défense, constate que l’Ukraine perd environ 10 000 drones chaque mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 chaque jour. À titre comparatif, l’armée française possède un peu plus de 3 000 drones dans son arsenal.

Ukrainians and Russians primarily employ small civilian-grade unmanned aerial vehicles (UAVs), which are inexpensive and widely available. These UAVs play a crucial role in battlefield surveillance, guiding troops and artillery. They are sometimes rigged to carry small explosive payloads, which are dropped on trenches or armored vehicles.

Despite their lesser quantity, suicide drones also serve a significant function. These UAVs, equipped with explosive charges, are sent over the front line without a specific mission assigned in advance. Moscow utilizes Russian drones Lancet-3 and Iranian-made Shahed-136. Lacking a formidable war fleet, Ukraine taunts the enemy with unmanned maritime vessels – small, remote-controlled kayaks loaded with explosives (450 kilograms of TNT).

Indicative of the importance of drones for their operations, both Ukrainians and Russians have established provisions to sustain their troops over the long-term. This is achieved not only by mass purchasing civilian drones in the market but also by developing indigenous production capacities. The Ukrainian national industry, which was in its infancy at the start of the Donbass war ten years ago, has since gained momentum. According to the Ukrainian Minister of Digital Transformation’s announcement in late August, a replica of the Russian drone Lancet has been developed and will soon be launched as Peroun, named after the Slavic god of lightning and thunder.

Les sanctions occidentales qui restreignent l’approvisionnement de la Russie en composants électroniques ont gêné sa progression. Néanmoins, d’après les services de renseignements des États-Unis, la Russie aurait initié la construction d’une usine dans la zone spéciale économique d’Alabouga. L’objectif serait de produire des drones-kamikazes inspirés des designs iraniens tels que le Shahed-136.

Cependant, déterminer précisément le nombre de missiles possédés par l’armée russe reste une tâche ardue. Les services de renseignement ukrainiens partagent fréquemment ces données, mais leur fiabilité est discutable. D’après Andri Ioussov, représentant du service de renseignement de la défense ukrainienne (GUR), cité par Liga.net, l’armée russe détenait 2300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre, avec plus de 900 restants début de cette année. Selon ces déclarations, des dizaines de milliers de missiles anti-aériens S-300, d’une portée d’environ 120 kilomètres, ainsi qu’un grand nombre de S-400, une version plus moderne avec une portée trois fois plus grande, s’ajoutent à ce chiffre. En août, Vadym Skibitsky, le second du GUR, a annoncé la possession de 585 missiles avec une portée dépassant 500 kilomètres.

En termes de production, plusieurs experts estiment qu’elle serait de l’ordre de cent missiles balistiques ou de croisière par mois. En octobre, le GUR l’évaluait à 115 unités par mois.

A en croire des sources iraniennes citées par l’agence Reuters, la Russie aurait récemment obtenu des missiles de courte portée de l’Iran et de la Corée du Nord. En effet, depuis janvier dernier, date présumée d’un accord, la Russie aurait reçu environ 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110, capables de couvrir une distance de 300 à 700 kilomètres. Les données concernant la quantité de missiles nord-coréens qu’elle a acquise ne sont pas claires, mais 24 de ces armes ont été lancées en Ukraine du 30 décembre 2023 au 7 février 2024, selon Andriy Kostin, le procureur général. Selon les experts qui ont étudié les débris et les trajectoires, il est probable qu’il s’agissait de missiles KN-23 et KN-24 capables de couvrir environ 400 kilomètres.

Quant aux avions de combat F-16, les États-Unis, en réponse à une requête de longue date du président ukrainien, ont donné en août 2023 leur approbation pour transférer ces avions à l’Ukraine. Bien qu’il y ait potentiellement plus de 300 F-16 disponibles dans neuf pays européens, dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, parmi d’autres, tous les détenteurs de ces appareils ne sont pas en position de les céder immédiatement.

Selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, 42 F-16 ont été promis à Kiev par les alliés occidentaux, mais cette affirmation n’a pas été vérifiée. Le Danemark a promis 19 de ces avions, avec une livraison des 6 premiers prévus d’ici fin 2023, 8 supplémentaires en 2024 et les 5 derniers en 2025, confirmé par la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également fait une promesse, possèdent 42 unités, sans spécifier combien ils prévoient de céder.

En plus, les pilotes ukrainiens doivent subir une formation sur ces avions de combat venus des États-Unis. Onze nations alliées à Kiev ont promis de former les pilotes. Selon l’OTAN, il ne sera pas avant début 2024 que les militaires ukrainiens pourront être capables d’utiliser ces avions en conditions de guerre. D’ailleurs, d’autres spécialistes estiment que ce sera plutôt l’été 2024.

Quelle aide militaire les alliés Kiev fournissent-ils?

Deux ans après le commencement de la guerre à grande échelle, l’enthousiasme de l’Occident à soutenir Kiev s’amenuise : l’assistance nouvellement promise a diminué entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période l’année précédente selon le rapport le plus récent de l’Institut Kiel publié février 2024. Cette tendance pourrait continuer, le Sénat américain ayant des difficultés à approuver de nouvelles aides, et l’Union Européenne (UE) ayant eu du mal à adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024 suite au blocage de la Hongrie. Inponenter, ces deux paquets d’aide ne sont pas inclus dans le bilan le plus récent de l’Institut Kiel qui ne va que jusqu’en janvier 2024.

Les informations de l’institut allemand dénotent une diminution et concentration du nombre de donateurs autour d’un groupe de pays: les États-Unis, l’Allemagne, les pays du Nord et de l’Est de l’Europe, qui promettent à la fois une aide financière conséquente et des armicements de pointe. En somme, depuis février 2022, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à fournir au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière et humanitaire.

Dans l’absolu, les nations les plus aisées ont été les plus généreuses. Les États-Unis sont les donateurs les plus importants à ce jour, ayant promis plus de 75 milliards d’euros, incluant 46,3 milliards en soutien militaire. Les nations de l’Union européenne ont déclaré à la fois des aides bilatérales de 64,86 milliards d’euros et des aides communes s’élevant à 93,25 milliards d’euros provenant du budget de l’Union européenne, soit un total de 158,1 milliards d’euros.

Cependant, la situation se modifie lorsque ces contributions sont en rapport avec le produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur. Les États-Unis tombent à la vingtième place (0,32 % de leur PIB), bien derrière les pays limitrophes de l’Ukraine ou des anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie occupe la première place des aides en fonction du PIB avec 3,55 %, le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %) suivent. La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top cinq. Les trois États baltes, qui partagent tous des frontières avec la Russie ou la Biélorussie, font partie des donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

En termes de pourcentage du PIB, la France figure à la vingt-septième place, ayant engagé 0,07 % de son PIB. Elle est juste derrière la Grèce (0,09 %). Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’aide accordée par la France a continuellement diminué – la France était vingt-quatrième en avril 2023 et treizième à l’été 2022.

Qu’en est-il des tensions entre l’Ukraine et la Pologne à la frontière?

Depuis quelques temps, une tension se manifeste entre la Pologne et l’Ukraine, centrée autour du transit de céréales venant d’Ukraine. En 2022, des « voies de solidarité » avaient été instaurées par la Commission européenne pour simplifier l’exportation et la commercialisation des produits agricoles ukrainiens, sans frais de douane, principalement vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Pourtant, d’après la Fondation Farm, un groupe de réflexion sur les questions agricoles à l’échelle mondiale, presque la moitié des céréales ukrainiennes sont dirigées vers ou finissent leur trajet au sein de l’Union européenne (UE), et ce, depuis le début de ces tensions.

Ces céréales ukrainiennes sont cotées à un prix bien inférieur à celui du blé produit par l’UE, surtout dans les pays d’Europe centrale. En réponse à cela, et dans l’argument qu’une telle situation perturbe leur marché intérieur et par conséquent le revenu de leurs agriculteurs, plusieurs pays incluant la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont décidé de bloquer leurs importations en avril 2023. Bruxelles a donné son feu vert à ce blocage, à la condition que cela n’entrave pas le transit vers d’autres pays et que cette durée de blocage ne dépasse pas quatre mois.

Néanmoins, Varsovie, estimant que les problèmes principaux n’ont pas été résolus, a choisi de maintenir sa frontière fermée aux céréales ukrainiennes, malgré le fait que Bruxelles considère que l’embargo n’est plus justifié, ses analyses démontrant qu’il n’existe plus de distorsions des marchés nationaux pour les céréales.

Depuis la limite entre la Pologne et l’Ukraine, les exploitants agricoles polonais empêchent l’entrée des camions ukrainiens sur leur sol national, demandant fermement un « embargo total » sur les marchandises ukrainiennes liées à l’agriculture et l’alimentation. Ils protestent contre la hausse brutale de leurs frais de production pendant que les greniers et entrepôts sont remplis à ras bord et les prix sont à leur plus faible niveau. Au commencement de 2024, le chef d’État ukrainien percevait le blocage de la frontière polonaise comme une preuve de « la dégradation de la solidarité » envers sa nation et a sollicité des discussions avec la Pologne. « C’est uniquement Moscou qui se complait » dans ces conflits, avait-il déclaré, condamnant « l’émergence de mots d’ordre ouvertement en faveur de Poutine ».