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« Procès Libor: Acharnement judiciaire contre tradeurs »

Il s’agit d’une éventuelle faille majeure dans le système judiciaire qui a ruiné la vie de 37 personnes. Parmi elles, 19 ont été jugées coupables, dont neuf ont été emprisonnées. Les condamnés étaient de diverses nationalités : française, britannique, italienne, américaine, grecque, japonaise…La peine la plus sévère s’élevait à 14 ans de prison. Ces anciens traders, qui avaient amassé des dizaines de millions d’euros, semblaient être les coupables idéaux que personne n’osait défendre ouvertement. Cependant, leur dossier d’accusation – ils étaient suspectés de manipulation des taux d’intérêt Libor et Euribor sur les marchés financiers – commence à se décomposer.

« On assiste vraisemblablement à une erreur judiciaire monumentale », s’insurge John McDonnell, un député du parti travailliste. « Des gens ont souffert pour avoir simplement exécuté les instructions qui leur étaient données ». David Davis, un député conservateur, approuve : « Comme toutes les erreurs judiciaires, les victimes étaient initialement impopulaires. Notre devoir à présent est de leur procurer justice. »

L’épisode le plus récent de ce scandale a eu lieu les 14, 15 et 18 mars devant une cour d’appel de Londres. Tom Hayes et Carlo Palombo, deux des traders condamnés qui ont terminé leur peine en clamant toujours leur innocence, ont réussi à obtenir un nouveau procès, une opportunité rare. L’audience n’a duré que trois jours car elle était centrée sur des aspects purement techniques. Les juges devront rendre leur décision dans quelques semaines : si elle leur est favorable, les condamnations de tous les traders impliqués pourraient tomber.
Une obscure indication.

Il y a une histoire de scandale qui se déroule sur deux fronts. En plus de l’éventuelle innocence des traders, l’affaire met en lumière une grande duplicité des autorités financières de l’Occident. Lors de la vaste crise financière à l’automne 2008, tout juste après l’effondrement de Lehman Brothers, ces autorités ont intentionnellement manipulé le Libor (London Interbank Offered Rate) et l’Euribor (Euro Interbank Offered Rate) dans le but d’étouffer la situation catastrophique. En agissant ainsi, elles ont vraisemblablement commis des délits bien plus graves que ceux allégués aux personnes accusées, mais elles n’ont jamais été inquiétées.

L’épisode débute donc à l’automne 2008. Prises de panique, les banques se méfient les unes des autres et arrêtent de se prêter de l’argent. Les mouvements financiers sont en grande partie gelés.

Un indice obscur attire l’attention de ceux qui ne sont pas familiers avec la situation : le Libor. Le taux d’intérêt interbancaire de Londres est le taux auquel les banques se prêtent de l’argent entre elles. Il est calculé de manière quasi-traditionnelle : chaque jour, à 11 heures, un groupe de banques envoie à l’Association des banquiers britanniques le taux auquel chaque banque emprunte de l’argent à court terme. Une moyenne pondérée est ensuite calculée.

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