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« Le Cercle des Poètes Disparus » Triomphe à Paris

Dès votre arrivée au Théâtre Antoine à Paris, une invitation exceptionnelle vous est lancée : rejoignez la piste de danse ! Sur scène, le bal des étudiants de Welton, un pensionnat masculin austère et traditionnel, cadre de l’aventure du film « Le Cercle des poètes disparus », est en pleine effervescence. Cette histoire nous transporte en 1959, aux Etats-Unis, une époque marquée par les uniformes et l’apparition du rock’n’roll. Après une réserve initiale, un groupe de spectateurs décide de se laisser entraîner dans la danse aux côtés des acteurs. C’est une entrée en matière joyeuse qui donne le ton à une œuvre audacieuse et dynamique.

Cette adaptation du film de Peter Weir, rendu célèbre par la performance inoubliable de Robin Williams (1951-2014), est une révélation étonnante. Connue en France à sa sortie en 1990 comme « un hymne à la vie », la critique du Monde avait alors accueilli ce film avec enthousiasme, attirant 6,5 millions de cinéphiles et remportant le César du meilleur long-métrage étranger en 1991. L’histoire de ces adolescents issus de familles aisées qui découvrent leurs désirs profonds grâce à John Keating, un professeur charismatique prônant la libre pensée, a laissé une empreinte indélébile. Trente ans plus tard, le charisme de ce professeur rebelle et l’émotion ressentie lors de cette recherche d’émancipation continuent de nous captiver.

La remarquable adaptation de Gérald Sibleyras du magnifique script de Tom Schulman, récompensé par un Oscar en 1990, mérite d’être saluée. La mise en scène d’Olivier Solivérès, à la fois dynamique et fluide, s’effectue devant un tableau noir qui occupe l’ensemble de l’arrière-scène. L’histoire est animée par des bureaux d’école montés sur roues qui nous transportent directement dans la grotte, un abri poétique et libre où l’imagination des adolescents s’épanouit.

Le spectacle s’adresse à trois générations de spectateurs et doit sa réussite à six jeunes acteurs dynamiques et complices qui brillent malgré quelques moments de sentimentalisme excessif. Parmi eux, nous retrouvons le rebelle Charlie Dalton (Audran Cattin), le réservé Todd Anderson (Hélie Thonnat), l’amoureux Richard Overstreet (Maxime Huriguen), le fidèle Gary Cameron (Maxence Seva), l’affable Steven Meeks (Pierre Delage) et l’idéaliste Neil Perry (Ethan Oliel), qui préfère même mourir à renoncer à sa passion pour le théâtre sur l’insistance de son père autoritaire.

Stéphane Freiss reprend la tâche du professeur Keating avec sincérité et finesse, rôle autrefois interprété par l’acteur américain Robin Williams. Sans chercher à dupliquer son prédécesseur, Freiss réussit à trouver sa propre voie, même s’il manque parfois l’émotion profonde et la folie légère du précédent acteur.

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