Vaste démantèlement de corruption dans le football

Dans le cadre d’une conférence de presse organisée ce lundi à La Haye, Rob Wainwright, directeur d’Europol, a rendu public un important trafic de matches truqués en Europe, notamment des rencontres de Ligue des champions.

Les matches, joueurs, clubs et arbitres en question ne sont pas encore connus, mais les déclarations de Rob Wainwright risquent bien de semer le trouble dans le monde du ballon rond dans les prochains mois. Si l’on en croit le directeur d’Europol, l’European Police Office, environ 380 matches truqués, parmi lesquels deux de Ligue des champions, auraient ainsi été identifiés, principalement en Europe et notamment en Suisse, en Turquie et en Allemagne. « Il nous semble clair qu’il s’agit de la plus grande enquête de tous les temps sur des matches truqués présumés, a lâché Wainwright, conscient sans doute de tenir entre les mains une information qui pourrait venir perturber bon nombre de championnat et d’équipes. C’est le travail d’un certain cartel criminel sophistiqué et organisé qui est basé en Asie et travaille avec des relais en Europe. »

Interrogé pour sa part par l’AFP, Friedhelm Althans, enquêteur en chef de la police de Bochum, en Allemagne, a révélé que pas moins de 425 arbitres, dirigeants et joueurs seraient concernés par cette affaire sans précédent. Car si le calcioscommesse avait touché l’Italie en 2011, notamment la Juventus Turin d’Antonio Conte, la corruption dans le football serait cette fois en passe de bouleverser de nombreux pays. Pour Europol, l’objectif de cette démarche frauduleuse, qui trouverait son origine à Singapour, aurait incité au détournement d’argent par le biais des paris sportifs. Selon Althans, « des sommes d’argent allant jusqu’à 100 000 euros par match ont été payées en liquide. » En attendant de connaître les conclusions de l’enquête, Europol prévoit d’en informer Michel Platini, le président de l’UEFA.