François Ruffin a décidé de faire son retour en politique sur un terrain où il a connu un échec, deux mois après sa réélection tendue et son départ notable de La France insoumise (LFI). Le 31 août, il est revenu à Flixecourt, un petit village situé dans la vallée de la Somme, entre Abbeville et Amiens. Il a été en tête lors des élections législatives de 2017 et 2022 dans ce village à l’architecture en briques rouges, qui est administré par un maire communiste depuis 1965. C’est là que Ruffin a développé sa stratégie pour reconquérir la classe ouvrière.
Cependant, deux ans plus tard, ce village est tombé entre les mains du Rassemblement national (RN). Outre la pluie qui tombait à torrents, tout a été conçu pour faire de son rassemblement politique, appelé « Gagner », un événement festif. Des ballons gonflables, des camions de restauration rapide et une fanfare ont accueilli les militants venus d’Abbeville, d’Amiens ou de Paris le 31 août. Pascal, un ingénieur à la retraite et partisan de longue date de François Ruffin, s’est réjoui de la présence de nombreux nouveaux visages.
Lors de ce rassemblement, Ruffin a prononcé un discours devant des centaines de militants dans la salle de spectacle du Chiffon Rouge. Il a exhorté à la construction d’une gauche qui représente les petites villes et les tours, les quartiers et les clochers, suggérant une France divisée entre les grandes villes et les régions rurales. Sans mentionner son nom, il a critiqué LFI pour avoir abandonné les régions ouvrières historiques et les zones rurales au RN.
Dans le contexte du combat contre l’extrême droite, il a été exhorté que la gauche devrait démolir les murs, pas en créer de nouveaux, et travailler à construire des liens, en référence à Jean-Luc Mélenchon, dont la stratégie de « colère et bruit » a été continuellement critiquée. Il a ajouté que les souffrances individuelles des « personnes racisées », des musulmans et des Noirs ne sont pas oubliées, en réponse à Mélenchon qui se focalise sur les jeunes et les quartiers marginalisés, négligeant le reste du pays.
En ce qui concerne les « grandes restrictions » du Nouveau Front Populaire (NFP), l’ancien journaliste a supplié la gauche de ne pas répéter les erreurs de la Nupes, où « un jour on se serre l’un contre l’autre » et le lendemain, « on se lance des offenses ». Bien que la France n’ait toujours pas de Premier ministre, il s’est dit persuadé qu’il était possible d’obtenir « une majorité » pour pouvoir réaliser plusieurs promesses du NFP.
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