Les élections européennes du 9 juin suivi par les élections législatives des 30 juin et 7 juillet ont offert un aperçu de l’état d’esprit du peuple aux dirigeants locaux, à deux ans des élections municipales. Ces élections ont également donné des indices sur leur futur politique.
Le score du Rassemblement National (RN), qui est arrivé en premier dans les deux compétitions électorales, a provoqué des remous parmi certains maires. Marie-Agnès Poussier-Winsback, l’ancienne maire de Fécamp (Seine-Maritime), raconte comment la situation était tendue dans sa ville. Elle était deuxième, juste derrière le RN lors du premier tour, mais est finalement sortie victorieuse avec une avance de 426 voix (55,3%) lors du deuxième tour du 7 juillet, malgré une confrontation serrée avec le RN dans la 9ème circonscription du département.
Après le deuxième tour et la performance décevante de l’extrême droite, les préoccupations ont évolué. Cependant, les législatives ont changé la donne pour les municipales dans certains endroits. Même si la majorité des villes ont une population inférieure à 5 000 et que la politique municipale dans ces petites villes est peu politisée, il est à noter que trois quarts des citoyens français demeurent dans de grandes villes.
Dans le parti de gauche francophone, on observe un rééquilibrage entre le Parti Socialiste (PS) qui est passé de 27 à 59 députés en 2022 et La France Insoumise (LFI) qui est passée de 75 à 74. Cette évolution est significative sur le plan local bien que ces chiffres doivent être interprétés avec prudence, car la répartition des circonscriptions parmi les partis de gauche reflète les négociations entre les parties.
En dépit d’une augmentation de leurs députés de neuf à onze à Paris, le Nouveau Front populaire (NFP) a vu sa majorité sur l’aile gauche de la politique s’éroder au bénéfice des écologistes et du PS. C’est une évolution réjouissante pour la maire socialiste sortante Anne Hidalgo, dont les projets pour 2026 n’ont pas encore été dévoilés.
Dans le département du Rhône, la victoire a été emportée dans sept circonscriptions sur quatorze par la gauche unifiée, une augmentation notable par rapport aux quatre de 2022. Le nombre de députés de la France insoumise (LFI) a doublé, passant de deux à quatre. Cependant, la progression n’est pas uniforme.
En effet, à Villeurbanne, Gabriel Amard de la LFI avait remporté l’élection de 2022 avec 55,5% des votes face au candidat Horizons, ce qui avait déstabilisé cette forteresse socialiste dirigée par Cédric Van Styvendael. Des rumeurs ont commencé à circuler selon lesquelles le mouvement de Jean-Luc Mélenchon pourrait envisager de présenter une liste indépendante pour les élections municipales de 2026.
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