Les détails de la montre Oursin signée Gérald Genta ne passeront pas inaperçus pour les plus scrupuleux qui compteront soigneusement ses 223 perles méticuleusement disposées sur le cadran. Ce modèle, qui marque un nouveau départ pour la marque horlogère emblématique, devrait sortir en édition limitée avant la fin de cette année-ci. C’est la première création depuis que LVMH a annoncé le renouveau de l’entreprise horlogère en avril 2023, et l’a intégrée dans son secteur de production de montres, dont la manufacture, La Fabrique du temps, est située à Meyrin, à Genève, en Suisse.
La collection de renaissance bénéficie de la sûreté apportée par les artisans de Gérald Genta. Le modèle s’inspire d’une version précédente lancée en 1994, inspirée par les vacances familiales de Genta en Corse. « La montre Oursin est l’une des œuvres dont Gérald était le plus fière », confirme Evelyne Genta, sa veuve et principale gardienne de l’héritage laissé par son mari.
La montre Oursin 2024 est conçue autour d’un boîtier convexe en titane, orné de perles de différentes formes, dont des formes coniques et des diamants. Trois styles distincts sont proposés dans des matériaux tels que l’or blanc, l’or rose et l’or jaune, avec un cristal octogonal facetté en son centre. Matthieu Hegi, directeur artistique de La Fabrique du temps, décrit ce design comme ayant une « capacité de création presque illimitée ». Il souligne que la face facettée rend hommage à l’affection de Gérald Genta pour l’octogone.
Gérald Genta, qui a passé de l’autre côté en 2011, reste une légende indétrônable de l’univers de l’horlogerie. Les médias experts le définissaient souvent comme le « Picasso des montres », car il a créé le design de plusieurs montres de renom. Il est à l’origine de la redéfinition de la fameuse collection Constellation d’Omega en 1959. La montre Royal Oak d’Audemars Piguet, reconnue pour son boîtier octogonal distinctif et ses huit vis, et la Nautilus de Patek Philippe avec sa lunette angulaire délicate (1976) sont également de ses œuvres. L’Ingenieur d’IWC, avec sa lunette vissée et ornée cinq perforations (1976), est également un chef-d’œuvre de Genta. Il a même laissé son empreinte sur la Bulgari Bulgari de la société italienne, avec le logo double gravé sur la lunette en 1977, et a revitalisé la Pasha de Cartier, en lui donnant une forme arrondie, en 1985.
Gérald Genta, qui est né à Genève en 1931, n’a pas immédiatement embrassé la carrière d’horloger. Il était le fils d’une mère suisse et d’un père italien et s’est initialement orienté vers la profession d’orfèvre, se spécialisant en bijouterie. Cependant, comme le souligne Michel Navas, cofondateur de La Fabrique du Temps et horloger, ceci n’était pas ce que Genta aspirait réellement à faire. En effet, sa passion résidait davantage dans le dessin et la conception d’objets, l’intéressant tellement qu’il a fini par abandonner ses outils de joaillier dans le Rhône. Les horloges et les montres ne lui sont pas immédiatement apparues comme sa vocation. Navas révèle que Genta souhaitait initialement être designer automobile, mais, en raison du manque d’industrie automobile en Suisse, il a finalement été amené à se tourner vers les montres. Cette décision s’est avérée être la bonne pour lui. Le reste de l’article est réservé aux abonnés.
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