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Puigdemont fuit Barcelone, selon son avocat

Après avoir passé sept années en exil pour échapper aux charges judiciaires, le leader indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, ne se trouve que brièvement en Espagne. Selon son avocat vendredi, lors d’une émission radio catalane, après une visite éphémère à Barcelone le jeudi 8 août, Puigdemont s’est à nouveau écarté du sol espagnol.

Gonzla Boye, son avocat, a affirmé sur la radio Rac1 que « Puigdemont n’est plus sur le territoire de l’État » (l’Espagne, terme utilisé par les nationalistes catalans), sans fournir plus de détails. Il avait précédemment indiqué à la télévision publique catalane, le jeudi soir, que Puigdemont avait regagné sa domicile après un court discours prononcé au près du Parlement catalan, où se déroulait l’investiture du nouveau président de la région catalane.

Puigdemont, toujours visé par un mandat d’arrêt pour son implication dans la tentative avortée de sécession de la Catalogne en 2017, a passé ces dernières sept années principalement en Belgique et aussi dans le sud de la France. Son avocat a indiqué que c’est à Puigdemont de révéler où il se trouve actuellement, précisant qu’il s’exprimerait « aujourd’hui ou demain ».

Carles Puigdemont, figure emblématique du mouvement indépendantiste catalan, avait annoncé qu’il revenait en Catalogne pour participer au vote d’investiture du nouveau président régional. Cependant, il a seulement prononcé un court discours devant le Parlement à une plate-forme, devant des milliers de sympathisants et a ensuite esquivé discrètement, contournant la police censée arrêter.

Un juge demande des clarifications à la police et au gouvernement.

Le Syndicat unifié de la police (SUP), qui est le second plus grand syndicat de policiers en Espagne, a insisté pour que la responsabilité de traquer M.Puigdemont soit donnée à la police nationale espagnole et à la garde civile (équivalent de la gendarmerie). Jacobo Rodriguez, le porte-parole du syndicat, a qualifié les efforts de recherche de la police régionale de Barcelone d’un « échec total”.
Le juge de la Cour Suprême, qui supervise l’enquête sur Carles Puigdemont, a officiellement demandé des clarifications à la police catalane et au ministère de l’intérieur espagnol vendredi concernant l’évasion du leader indépendantiste. Le juge Pablo Llarena, qui a émis le mandat d’arrêt visant M. Puigdemont, veut comprendre l’échec des mesures mises en place à Barcelone, comme l’indiquent les documents judiciaires publiés vendredi.
Llarena demande notamment au ministère de l’intérieur des détails sur les moyens utilisés pour retrouver Puigdemont à la frontière et le placer en détention, ainsi que sur les directives données pour le capturer après son évasion. Quant à la police catalane, les Mossos d’esquadra, le juge veut savoir qui étaient les responsables du plan d’opération, de son approbation et de sa mise en œuvre.

Lors de sa visite à Paris pour les Jeux Olympiques, le ministre espagnol de la justice a affirmé que l’arrestation du leader indépendantiste était sous l’égide des Mossos, l’entité policière compétente pour exécuter les ordres judiciaires. Il a insisté sur le fait que le gouvernement espagnol s’efforce de garantir l’état de droit en Espagne, où les lois doivent être appliquées et les ordres judiciaires respectés, lors d’une conférence de presse.

Carles Puigdemont, qui a dirigé la région de janvier 2016 à octobre 2017, a quitté l’Espagne suite au référendum sur l’indépendance de la Catalogne, que la justice espagnole a jugé illégal. Malgré la loi d’amnistie négociée par Pedro Sanchez en retour du soutien de Junts à son gouvernement, Puigdemont restait sous le coup d’un mandat d’arrêt et risquait d’être arrêté à tout moment lors de son retour, les forces de police étant obligées de respecter le mandat d’arrêt à son encontre.

La loi d’amnistie, vivement critiquée par l’opposition, est au centre de nombreux débats judiciaires. Le 1er juillet, la Cour suprême a statué qu’elle ne s’appliquait qu’à certains des crimes reprochés au leader indépendantiste. Mercredi, ce dernier a de nouveau critiqué « la rébellion de certains juges de la Cour suprême ».

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