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25 avril 2024 7 h 15 min

Les vins rouges provençaux résistent avec vigueur

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L’émergence fulgurante du vin rosé en Provence sur les quinze dernières années a entraîné une prédominance presque totale de cette couleur festive dans la région, à part quelques points de résistance à Bandol (Var) et aux Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Alors que le vin blanc maintient sa position et parfois en gagne un peu, l’espace alloué aux cuvées rouges se réduit, ne représentant que 9% de la production globale.

Cette situation devient d’autant plus alarmante que le vin rouge, souvent associé au repas et non à l’apéritif et parfois même vu comme trop alcoolisé par la nouvelle génération de consommateurs, rencontre une baisse de popularité en France et même à l’échelle internationale.

Toutefois, le vin rouge provençal parvient à persévérer grâce à deux facteurs : sa qualité irréprochable et l’attachement des vignerons à cette couleur « authentique ». De Bandol aux Bouches-du-Rhône, en passant par une partie des Alpes-Maritimes, le rouge continue d’être le symbole du terroir, tandis que le rosé, plus en vogue, est devenu l’expression d’un style de vie éphémère et déraciné. En d’autres termes, le rosé est la couleur la plus lucrative, appréciée par un public qui se soucie peu de l’origine du vin, tandis que le rouge est souvent choisi par les connaisseurs.

Peter Fischer, un vigneron allemand établi depuis 1985 à Château Revelette, situé à 30 kilomètres au nord d’Aix-en-Provence, est l’un des rares vignerons provençaux à se concentrer sur la production de vin rouge. Il cultive sur 22,5 des 30 hectares de terres qu’il possède, en produisant principalement du rouge. Ses vins rouges représentent entre 50 et 55% de sa production totale, avec 30% de rosé et 20% de blanc. Pour la première fois en 2023, cependant, il a produit plus de blanc que de rosé. 75% de son rosé est exporté, tandis que 90% de son vin rouge est vendu en France.

Sa prédominance pour le vin rouge est inhabituelle pour la région des coteaux-d’aix, car les vins rouges n’en représentent que 7% de la production totale. La situation varie à travers la Provence, selon les appellations, les terroirs et les sols. À Bandol, par exemple, les vins rouges, influencés par le cépage mourvèdre, parfait sur les marnes calcaires, représentent un tiers de l’appellation. Cependant, à Cassis, avec des profils de sol différents, la production de vin rouge ne représente que 2% de la production totale.